Tunisie, pays émergent ? C’est une lapalissade. Mais la nouveauté, c’est que
Tunis fait également partie des villes qui, dans le monde d’une façon
générale, et dans les pays émergents, en particulier, agissent comme de
véritables «locomotives» de la croissance. Selon un nouveau rapport de
MasterCard Worldwide –intitulé «MasterCard Worldwide Centers Of Commerce :
Emerging Markets Index» (Centres de Commerce Mondiaux : l’index des Marchés
Emergents)-, la Tunisie figure dans le TOP 65 des villes du monde émergent
qui tirent la croissance de leurs pays.
Quatrième sur le plan africain –derrière trois villes sud-africaines
(Johannesburg, Cape Town et Durban)-, Tunis (40ème) arrive en première
position à l’échelle arabe, devant Le Caire (44ème), Casablanca (54ème) et
Beyrouth (60ème).
Elaboré par une équipe de huit universitaires et experts, dirigée par
Professeur Michael Goldberg (qui conseilla des entreprises et des
gouvernements du Canada, des Etats-Unis et d’Asie, et publié ou co-publié 9
livres et plus de 200 articles académiques), cette étude note chacune des 65
villes à la lumière de ses performances dans 8 domaines (environnement
économique et commercial, croissance économique et développement,
environnement des affaires, environnement des services financiers,
connectivité commerciale, éducation et connectivité «TIC», qualité de la vie
urbaine, et risque et sécurité).
Tunis fait même partie du «TOP 10» dans deux de ces paramètres :
l’environnement économique et commercial (6ème derrière Santiago, Kuala
Lumpur, Budapest, Bangkok, et les villes sud-africaines, mais devant la
dizaine de villes chinoises figurant dans ce classement, ainsi que le tandem
Mexico-Monterrey, et Montevideo), et la qualité de la vie urbaine (8ème,
derrière Budapest, Varsovie, Buenos Aires, Mexico-Montivideo, Santiago,
Brasilia, et Istanbul, et devant Cape Town et Quito).
Le rapport, qui répartit les 65 villes en quatre groupes, classe Tunis
dans le 3ème. La Tunisie y figure avec 13 autres villes : Bucarest
(Roumanie), Recife et Curitiba (Brésil), Saint-Domingue (République
dominicaine), Dalian, Harbin et Qingdao (Chine), Kokata et Pune (Inde), Ho
Chi Minh City (Vietnam), Jakarta (Indonésie), Ankara (Turquie) et St.
Petersbourg (Russie). Ces villes ont en commun, selon le rapport, de se
trouver dans des marchés qui «ont de solides facteurs de croissance, mais
n’ont pas encore émergé comme des centres régionaux ou globaux
significatifs». Et ce sont justement les villes qui ont réussi une telle
percée (Shanghai, Moscou, Sao Paulo, Mumbai, Bangkok, Kuala Lumpur, Buenos
Aires, Mexico City, Santiago, Beijing, Ghangzhou et Shenshen), pour devenir
«des centres commerciaux à l’échelle mondiale» et des «points d’entrée à ce
qui est généralement considéré comme les marchés émergents», qui composent
le premier groupe.
Les villes du second groupe (Bangalore, Chennai et Hyderabad, Manille,
Chengdu, Nanjing, Xiamen, Istanbul, Sofia, Varsovie, Budapest, Johannesburg,
Cape Town, Monterrey, Rio de Janeiro et Lima) sont celles connues comme des
«locomotives» du commerce dans leur région, émergent rapidement sur la scène
mondiale, mais ont des économies et des fonctions régionales «plus limitées»
que celle du groupe précédent.
Le dernier groupe est celui de villes (Beyrouth, Karachi, et Medellin)
handicapées par «des facteurs culturels, politiques et économiques qui
créent une barrière à une croissance supplémentaire».
Comme dans de nombreux autres domaines, la Chine se taille la part du
lion dans ce classement, avec 16 villes sur 65, dont 4 parmi les dix
premières, et bien sûr le n°1 : Shanghai.