L’Opep devrait réduire sa production en tentant de ménager les consommateurs

[23/10/2008 16:51:10] VIENNE (AFP)

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érien du Pétrole et des Mines, Chakib Khelil, qui préside l’Opep cette année, à Vienne le 22 octobre 2008 (Photo : Dieter Nagl)

Les membres durs de l’Opep font pression pour que le cartel réduise fortement sa production vendredi lors de sa réunion d’urgence à Vienne, mais ils devraient se heurter à la volonté, de l’Arabie saoudite et ses alliés du Golfe, de ménager la susceptibilité des pays consommateurs plongés dans la crise.

En l’espace de trois mois et demi, les prix du pétrole ont perdu plus de la moitié de leur valeur. D’un record de 147,50 dollars le 11 juillet, ils sont tombés mercredi sous les 65 dollars à Londres, leur niveau le plus bas depuis mai 2007. Ils menacent même, estiment nombre d’analystes, de plonger jusqu’à 50 dollars d’ici la fin de l’année.

Face à l’effondrement des prix, les ministres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se réuniront d’urgence vendredi et devraient réduire leur production pour tenter de stopper la baisse des prix.

Le ministre algérien du Pétrole et des Mines, Chakib Khelil, qui préside l’Opep cette année, a affirmé jeudi lors d’un entretien à deux journalistes, dont l’AFP, que le cartel allait bel et bien “réduire” sa production, même s’il veut prendre garde à ne pas aggraver la crise.

“Nous allons réduire. De combien? Nous ne le savons pas. C’est là quelque chose que nous allons décider demain (vendredi)”, a déclaré M. Khelil ajoutant “nous nous inquiétons du fait que nous pourrions aggraver la crise financière en décidant une baisse trop importante”.

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étrole des pays membres de l’Opep, selon l’AIE, et leur quota officiel de production

Pourtant les membres durs du cartel, qui défendent systématiquement une politique de prix élevés, prônent une baisse importante de l’offre.

Ainsi le ministre iranien du Pétrole, Gholam Hossein Nozari, a jugé jeudi qu’une baisse de production de l’Opep de quelque deux millions de barils par jour (mbj) devrait “stabiliser le marché”.

Le ministre libyen Choukri Ghanem, qui depuis quelques mois tend à se ranger du côté des faucons du cartel incluant le Venezuela, est favorable à une baisse d’au moins 1 mbj.

Le puissant ministre saoudien du pétrole et chef de file du cartel, Ali al-Nouaïmi, est resté très discret. Interrogé sur l’ampleur de la baisse de production envisageable, il s’est contenté de répondre: “qui a dit quoi que ce soit sur une baisse?”.

Mais pour l’analyste David Kirch de PFC Energy, Ryad “est partant pour une baisse d’un million de barils par jour”, mais devrait exiger que d’autres pays participent à l’effort de réduction de l’offre, “en premier lieu l’Iran et le Venezuela”.

Mohammad al-Olaïm, ministre du Pétrole du Koweït et traditionnel allié de Ryad, a souligné, à son départ pour Vienne, qu’il y avait “un excédent sur le marché” et que “des mesures doivent être prises tôt ou tard” pour y remédier.

“Nous sommes inquiets, car la chute des prix est très importante”, a renchéri son homologue émirati, Mohammad el-Hameli.

Mais “nous sommes inquiets de la crise financière en cours et je pense que toute action doit en tenir compte”, a ajouté le ministre koweïtien.

Selon une étude de la National Bank of Kuwait (NBK), les modérés de l’Opep n’accepteraient pas une réduction de plus de 1 mbj.

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étrole depuis janvier 2007

“La baisse doit probablement être plus importante qu’un million de barils pour avoir un effet sur les prix”, remarque toutefois Torbjorn Kjus, du courtier norvégien DnB NOR Markets.

Mais pour David Kirch, “les membres de l’Opep s’inquiètent moins de l’impact sur les prix à court terme que de les stabiliser à plus long terme à un niveau acceptable pour eux”.

S’il n’y a pas de consensus au sein du groupe sur ce niveau, il souligne qu’il se situe “entre 80 dollars le baril pour les uns et 100 dollars pour les autres”, mais “certainement pas à 50 dollars”.