[24/10/2008 12:01:44] LONDRES (AFP)
évrier 2008 à Londres (Photo : Shaun Curry) |
L’économie britannique s’est contractée de 0,5% au troisième trimestre par rapport au précédent, son premier recul depuis 1992, a annoncé vendredi l’Office des statistiques nationales (ONS), confortant les craintes que le Royaume-Uni est en train d’entrer en récession.
Cette contraction du produit intérieur brut est bien pire que ne le prévoyaient les économistes. Ils tablaient en effet sur un recul de 0,2% au troisième trimestre, selon une compilation de leurs prévisions réalisée par la banque Calyon.
Sur un an, l’évolution du PIB britannique reste encore positive, mais sa croissance a très fortement ralenti, tombant à 0,3% seulement contre 1,5% au trimestre précédent. Là encore, c’est pire qu’attendu par les économistes, qui tablaient sur une croissance de 0,5%.
Sur le trimestre, la production industrielle (qui pèse environ 18% du PIB) a baissé de 1%, l’activité des services (qui représente les trois-quarts du PIB) a reculé de 0,4%, et celle du BTP (6% du PIB) a reculé de 0,8%.
Seule l’agriculture, dont le poids est insignifiant au Royaume-Uni avec environ 1% du PIB, a tiré son épingle du jeu, enregistrant une hausse de 0,5% de son activité par rapport au trimestre précédent.
Techniquement, il faudra attendre les chiffres de la croissance du quatrième trimestre, qui ne seront publiés fin janvier par l’ONS, pour avoir la confirmation que le Royaume-Uni est en récession (la définition la plus courante d’une récession étant un recul du PIB sur au moins deux trimestres).
Mais pour les économistes, tout laisse penser que la contraction du troisième trimestre se prolongera au quatrième, et il ne fait donc aucun doute que le Royaume-Uni commence à s’installer dans la récession. “La récession est bel et bien là, avec des baisses agressives des taux d’intérêt à prévoir”, a notamment commenté Audrey Childe-Freeman, du cabinet Brown Brothers Harriman. “Le Royaume-Uni plonge dans la récession”, a abondé Vicky Redwood, de Capital Economics, qualifiant les chiffres de l’ONS “sincèrement choquants” et ajoutant tabler sur une récession qui durerait en tout deux ans au Royaume-Uni.
La publication de ces chiffres a accéléré la chute de la Bourse de Londres, qui perdu jusqu’à 6,7% dans les minutes qui ont suivi, à 3.814,39 points, un nouveau plus bas depuis plus de 5 ans.
Sur le marché des changes, la livre sterling a également accusé le coup, et chutait face au dollar, tombant également à de nouveaux plus bas depuis plus de cinq ans, sous la barre des 1,55 dollar, contre plus de 1,62 la veille au soir.