Sommet Europe Asie à Pékin dominé par la crise

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à Pékin (Photo : Minoru Iwasaki)

[24/10/2008 06:24:22] PEKIN (AFP) L’Europe et l’Asie se réunissent vendredi et samedi à Pékin pour un sommet de l’Asem qui va être accaparé par la crise financière internationale, au moment où l’Union européenne tente de rallier les puissances émergentes à la refondation du système économique.

Ce sommet s’ouvre au lendemain de l’attribution par le Parlement européen de son Prix Sakharov 2008 au dissident emprisonné chinois Hu Jia, une récompense fatalement très irritante pour la Chine qui avait lancé une mise en garde sur une détérioration des relations avec l’Europe.

A l’exception du Britannique Gordon Brown, quasiment tous les chefs d’Etat ou de gouvernement des pays de l’Asem, qui pèsent 60% du PIB mondial, assisteront au sommet de deux jours dans le cadre solennel du Palais du peuple, place Tiananmen.

Quarante-trois chefs d’Etat et de gouvernement des 27 pays de l’UE, des dix membres de l’Asean (Association des Nations d’Asie du Sud-Est) et six autres pays asiatiques dont les poids lourds économiques –Chine, Inde et Japon– se retrouvent à Pékin qui accueille sa plus grande réunion diplomatique depuis les jeux Olympiques.

L’Europe, emmenée par le président français Nicolas Sarkozy, qui milite pour la refondation du capitalisme, doit profiter de ce 7e sommet pour demander à l’Asie de s’impliquer dans une solution à la crise mondiale, au moment où les Bourses restent très fagilisées et où de nombreux pays sont menacés par la récession.

“Nous avons besoin de l’Asie et plus particulièrement de pays comme la Chine, l’Inde et le Japon”, a déclaré jeudi le président de la Commission européenne José Manuel Barroso à Pékin.

La Chine a salué la proposition d’un sommet du G20 aux Etats-Unis le 15 novembre pour tenter de parer au risque d’une récession mondiale, affirmant étudier “favorablement” sa participation, sans donner encore une réponse qu’elle pourrait réserver à l’Asem.

L’Asem est une instance de dialogue biannuel créée en 1996 qui permet des discussions informelles entre chefs d’Etat ou de gouvernement.

La tempête économique risque fort d’éclipser les autres questions figurant au menu: dossiers nucléaires iranien et nord-coréen, réchauffement climatique, développement durable et sécurité alimentaire. Mais M. Barroso a assuré que la question des droits de l’Homme ne serait pas escamotée au sommet. “Il est important que nous discutions de tous les sujets, y compris ceux qui sont parfois sensibles”, a-t-il dit.

Les travaux de l’Asem seront coprésidés par le Premier ministre chinois Wen Jiabao, M. Sarkozy, M. Barroso, et le sultan de Bruneï, Hassanal Bolkiah.