Le pétrole au plus bas depuis 2007

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à Vienne (Photo : Dieter Nagl)

[24/10/2008 11:01:31] LONDRES (AFP) Le pétrole baissait, touchant des plus bas depuis plus d’un an vendredi en début d’échanges européens, le marché ayant été rassuré par la décision de l’Organisation des pays producteurs de pétrole de ne baisser sa production que d’1,5 millions de barils par jour (mbj).

Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s’échangeait en baisse de 3,33 dollars à 62,59 dollars sur l’InterContinental Exchange (ICE) de Londres.

Pendant ce temps, le baril de “light sweet crude” pour livraison en décembre perdait 3,23 dollars à 64,61 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Le Brent est tombé vendredi peu après 09H00 GMT à 61,08 dollars, un plus bas depuis mars 2007 tandis qu’à New York, le light sweet crude est tombé à 63,05 dollars, un plus bas depuis mai 2007, malgré la décision de l’Opep de diminuer sa production.

Les ministres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) réunis à Vienne ont décidé vendredi de réduire leur production de brut de 1,5 million de barils par jour à partir du 1er novembre, a annoncé le ministre du Pétrole d’Arabie Saoudite, Ali al-Nouaïmi. Cette réunion des ministres du pétrole du cartel avait été convoquée dans l’urgence, pour trouver les moyens d’enrayer la chute des cours du baril de brut qui a perdu plus de 50% de sa valeur depuis juillet dernier.

La conférence a décidé de baisser son plafond de production actuel “de 1,5 million de barils par jour pour le faire passer de 28,8 mbj à 27,3 mbj”, a poursuivi le ministre saoudien.

Il a ajouté qu’une deuxième baisse n’était pas envisagée ultérieurement pour l’instant. Le ministre a précisé que la baisse serait répartie proportionnellement entre les pays de l’Opep en fonction de leur niveau de production. “Le marché est soulagé par cette baisse, qui coupe la poire en deux, pour des spéculations qui intégraient dans les cours une baisse entre 1 et 3 millions de barils” commentait Veronica Smart de l’Energy Information Centre.

“Couplé avec le regain du billet vert qui a marqué de nouveaux plus hauts impressionnants face à l’euro et à la livre sterling, ce sentiment donne un cadre propice à la persistance de la tendance baissière”, ajoutait l’analyste. La force retrouvée de la monnaie américaine, qui est passée sous 1,25 dollar pour un euro vendredi, éloigne les investisseurs des matières premières, libellées en dollars, vers lesquelles ils s’étaient précipités en début d’année.

Les mouvements de retrait des matières premières depuis le début de la crise financière, en août, s’expliquent par le désir des investisseurs de revenir vers les valeurs les plus résistantes (dollar, yen, bons du Trésor américain) et le besoin de liquidités en raison des tensions persistantes sur le marché du crédit.

Du côté de la demande de pétrole, les perspectives moroses sur la croissance mondiale font craindre aux investisseurs qu’elle ne flanche fortement, non seulement dans les pays développés mais également dans les économies émergentes.

“Les craintes de récession continuent de hanter le marché alors que les conditions difficiles sur le marché du crédit mettent en péril les projets de développements énergétiques et pourraient à terme soutenir les prix”, commentait Nimit Khamar du cabinet Sucden.