Wall Street chute à l’ouverture

[24/10/2008 21:40:25] NEW YORK (AFP)

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A la Bourse de New York le 24 octobre 2008 (Photo : Chris Hondros)

La Bourse de New York parvenait toujours à limiter ses pertes vendredi à la mi-séance, contribuant à apaiser la panique qui avait frappé un peu plus tôt les autres places financières mondiales 79 ans jour pour jour après le début du grand krach de 1929.

Vers 16H00 GMT, le Dow Jones, qui avait perdu plus de 5% à l’ouverture, ne reculait plus que 2,47% , soit 214,49 points, à 8.476,76 points.

Le Nasdaq, à dominante technologique, cédait quant à lui 1,75% (28,06 points), à 1.575,85 points, et l’indice élargi Standard & Poor’s 500 2,87% (26,05 points), à 882,06 points.

Après une séance de montagnes russes jeudi, terminée sur une note positive, (le Dow Jones prenant 2%), la place new-yorkaise s’attendait au pire: les Bourses asiatiques ont fini leur séance sur un plongeon et les Bourses européennes avaient dégringolé dans leur sillage, de près de 10% par moments pour certaines.

Signe du pessimisme des investisseurs, les contrats à terme sur le Dow Jones, censés présager de l’ouverture, chutaient du maximum autorisé avant la séance, soit 550 points.

C’est un “environnement sans précédent pour le marché”, jugeait Al Goldman, de Wachovia Securities.

Le mouvement de vente est “mondial” et “n’épargne aucun secteur”, observait Anthony Conroy, vendeur d’actions pour BNY ConverEx. “Les gens se préparent à une récession plus longue que ce qu’ils avaient anticipé”, ajoutait-il.

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A la Bourse de New York le 24 octobre 2008 (Photo : Chris Hondros)

Mais la place new-yorkaise limitait les dégâts par rapport aux dégringolades observées plus tôt dans le monde: le Dow Jones est toujours resté au-dessus de son plancher récent, atteint en séance le 10 octobre, à 7.700 points et se redressait au fil de la séance.

Parmi les 30 valeurs du Dow Jones, deux se sont hissées dans le vert: Microsoft (+1,88% à 22,74 dollars), qui a publié un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes, mais a revu à la baisse ses prévisions, et le groupe aéronautique Boeing (+1,01% à 46,99 dollars).

Résultat, les principales Bourses européennes ont nettement limité leur repli à la clôture, perdant moins de 5%.

“On observe des niveaux tels que certaines actions sont extrêmement attractives pour un investissement à long terme”, a expliqué M. Conroy. “Il y a des opportunités vraiment énormes”.

“Le problème, c’est l’effondrement des marchés dans le monde entier en raison des inquiétudes économiques, mais la cause principale, c’est que les fonds spéculatifs sont obligés de liquider leurs positions”, selon M. Goldman.

Pris à la gorge par un manque de liquidités, les “hedge funds” doivent dégager de l’argent frais. “C’est de la vente forcée, pas un jugement d’investisseur”, a ajouté l’analyste de Wachovia.

Particulièrement attaqués, les producteurs d’énergie et de matières premières, qui pèsent environ 20% des indices, pâtissaient de la chute des cours du pétrole après la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de réduire son offre, de moins de 1,5 million de barils par jour.

Cette annonce a été suivie d’une chute des cours du baril à 61 dollars à Londres et 63 à New York, au plus bas depuis mai 2007.

Le pétrolier ExxonMobil, première capitalisation du Dow Jones, perdait 3,07% et son concurrent Chevron de 4,93%.

Mais si le marché limitait les dégâts, vu la volatilité observée, “personne ne peut dire à quel niveau le marché va finir la séance”, notait Patrick O’Hare, du site d’information financière Briefing.com.

Ironie de l’Histoire, le “jeudi noir” qui a lancé le krach de 1929 à Wall Street était également un 24 octobre, il y a exactement 79 ans.

Même le marché obligataire, refuge habituel de l’investisseur inquiet, baissait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans progressait à 3,667%, contre 3,534% jeudi soir, et celui à 30 ans à 4,050%, contre 3,969% la veille.

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