L’Islande demande au FMI une aide de 2 milliards de dollars

[24/10/2008 17:19:14] REYKJAVIK, 24 oct 2008 (AFP)

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Carte de l’Islande

L’Islande a officiellement demandé au FMI une aide de 2 milliards de dollars (1,58 milliard d’euros) pour l’aider à surmonter la crise financière qui a terrassé son système bancaire, a annoncé vendredi le gouvernement dans un communiqué.

“Nous avons trouvé un accord avec la mission du FMI sur un programme de stabilisation économique (…). La mission va rentrer à Washington pour une approbation (définitive) par la direction du FMI”, indique le texte.

“Nous sommes confiants dans le fait que le FMI va soutenir ce programme”, ajoute le texte.

Selon les termes de l’accord de principe, l’Islande obtiendra un prêt de deux milliards de dollars dans les deux ans et recevra immédiatement 830 millions de dollars (654,8 millions d’euros).

Le FMI avait annoncé le 6 octobre avoir envoyé une mission dans le pays nordique alors que l’économie de l’île était très menacée par la crise financière.

Lorsque l’Islande obtiendra l’approbation définitive, il s’agira du premier pays occidental à recourir à une telle aide depuis la Grande-Bretagne en 1976.

Le gouvernement islandais espère que l’aide du FMI encouragera d’autres pays ou institutions à lui venir en aide.

“Ce programme nous permettra d’assurer le financement et d’accéder à l’expertise technique nécessaire pour stabiliser la couronne islandaises et fournir un soutien au développement d’un système financier plus sain”, a commenté le Premier ministre islandais Geir Haarde, cité dans le communiqué.

Lors d’une conférence de presse, il a précisé que la direction du FMI discuterait de ce prêt dans dix jours et ajouté que la condition était que l’Islande rembourse ce prêt entre 2012 et 2015.

Le chef du gouvernement a également estimé que cette coopération avec le FMI permettait à l’Islande d’être dans une meilleure situation pour établir une économie et une base financière plus solides pour le pays.

L’Islande avait fondé une bonne partie de sa croissance sur celle d’un secteur financier très actif à l’étranger.

Face à un secteur financier hypertrophié (huit à dix fois le PIB au plus fort du boom économique) qui s’est vu couper des capitaux étrangers en raison de la crise financière, le gouvernement islandais avait choisi la méthode forte.

Se dotant le 6 octobre d’un arsenal législatif sans précédent en Europe conférant à l’Etat la possibilité de diriger l’ensemble du secteur bancaire, il avait ensuite pris le contrôle des trois grandes banques du pays: Glitnir, Landsbanki, enfin Kaupthing. Une mesure qui avait provoqué la stupeur dans les milieux d’affaires et fini d’achever la perte de confiance dans l’économie du pays nordique. Le gouvernement avait alors appelé au secours Moscou avec qui il négocie l’octroi d’un prêt.

M. Haarde a indiqué vendredi que les discussions se poursuivaient avec Moscou mais que compte tenu de la coopération avec le FMI, les négociations portaient sur un montant inférieur aux 4 milliards d’euros initialement évoqués. Il a ajouté que des contacts avaient été pris avec les banques centrales nordiques.

L’Islande, petite île de 313.000 habitants et non membre de l’Union européenne, était avant la crise l’un des Etats les plus riches de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Au cours des 10 dernières années, la croissance a grimpé en moyenne de 4% par an avec un pic de 7,7% en 2004.