Décision concertée des banques portugaises de recourir à la garantie d’Etat

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à Bruxelles. (Photo : John Thys)

[24/10/2008 20:23:31] LISBONNE (AFP) Les principales banques portugaises, privées et publique, ont annoncé vendredi soir qu’elles envisageaient de recourir au plan de garanties d’Etat mis en place par le gouvernement, dans le cadre d’une décision concertée.

A l’unisson, les quatre principales banques privées du pays — la BCP, la BES et la BPI, ainsi que Santander Totta, filiale de l’espagnole Santander — et la Caixa Geral dos Depositos (publique) ont publié des communiqués pour annoncer qu’elles envisageaient de recourir à cette garantie pour des émissions de dette, sans pour autant avancer ni date, ni montant.

Lors d’une conférence de presse à l’occasion de la présentation des résultats trimestriels de la banque, le président de la BPI Fernando Ulrich a précisé que “ce recours ne serait pas nécessaire à moyen terme” mais il a jugé qu’il était de la responsabilité des institutions financières de “maintenir les actifs équilibrés”.

“Si les gouvernements européens ont mis en place cet instrument, nous avons l’intention de l’utiliser”, a-t-il ajouté.

A l’instar de BPI, ses concurrents BCP, BES et la filiale portugaise de l’espagnole Santander, ainsi que la Caixa Geral dos Depositos, première institution financière du pays, ont également annoncé qu’elles envisageaient de recourir à cette garantie plafonnée à 20 milliards d’euros, mise en place par le gouvernement pour renforcer les liquidités des banques.

Avant de rendre publique leurs intention, les principales banques portugaises s’étaient préalablement mis d’accord sur ce point, a révélé M. Ulrich.

“C’est normal qu’il y ait eu des conversations entre les principales banques et autorités financières”, a-t-il souligné.

Le ministre portugais des Finances Fernando Teixeira dos Santos a quant à lui réagi “avec satisfaction” à cette décision des banques.

“Le gouvernement enregistre avec satisfaction l’accueil positif que font les principales institutions de crédit de notre marché” au plan de garanties d’Etat, a déclaré M. Teixeira dos Santos. “Le Portugal dispose ainsi d’un cadre renforcé de stabilité et de sécurité accrues de son système bancaire au service de l’économie et des citoyens”, a affirmé le ministre.

“C’est exactement pour cela que cette mesure a été prise”, a-t-il ajouté.

“Nonobstant la robustesse que le système financier portugais a révélée face aux difficultés des marchés internationaux, cette mesure constitue un élément supplémentaire qui facilite et préserve de bonnes conditions d’accès aux moyens de financement nécessaires à la régulation et au bon fonctionnement de notre économie”, a-t-il ajouté.

Depuis le début de l’année, les banques portugaises ont accumulé les mauvais résultats. La BCP, la BES et la BPI, seules valeurs bancaires du PSI-20, indice phare de la Bourse de Lisbonne, ont toutes perdu depuis janvier plus de la moitié de leur valeur boursière.

En ligne avec les autres pays européens, le gouvernement portugais a mis en place un plan de garanties d’Etat, entré en vigueur jeudi, afin de relancer les échanges interbancaires.

Si cette garantie devait être actionnée, le gouvernement s’est réservé le droit d’entrer dans le capital des banques qui recevraient une aide publique, de décider de la rémunération de leurs dirigeants voire de nommer un ou plusieurs administrateurs provisoires des banques, tant qu’elles lui seront débitrices.

Les garanties d’Etat pourront être accordées ou renouvelées jusqu’à la fin 2009, pour un délai minimum de trois mois et un maximum de trois ans.