Le pétrole finit sous les 65 dollars à New York malgré l’action de l’Opep

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à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[24/10/2008 23:06:00] NEW YORK (AFP) Les prix du pétrole sont repartis nettement à la baisse vendredi à New York, finissant sous les 65 dollars, malgré la réduction de la production de pétrole annoncée par les grands exportateurs d’or noir, pris dans l’étau des craintes sur une récession économique mondiale.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en décembre a fini à 64,15 dollars, en baisse de 3,69 dollars par rapport à la clôture de mercredi.

Les cours sont tombés en séance à 62,65 dollars, un nouveau plus bas depuis mai 2007.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a perdu 3,42 dollars à 62,05 dollars. Le Brent est tombé à 61 dollars exactement, au plus bas depuis mai 2007.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a pourtant décidé de réduire nettement son offre, de 1,5 million de barils par jour (mbj), pour tenter d’enrayer la chute des prix pétroliers en pleine crise financière internationale.

Mais cette décision peinait à convaincre les analystes, alors que le ralentissement de l’économie fait craindre pour la demande de pétrole.

“Pour mettre la baisse potentielle de 1,5 million de barils en perspective, cela représente 200.000 barils par jour de moins que la chute dans la consommation aux Etats-Unis. Sur les quatre dernières semaines, la consommation américaine a baissé de 1,7 mbj par rapport à un an plus tôt, à un niveau inédit depuis huit ans”, a calculé James Williams, de WTRG Economics.

L’analyste restait par ailleurs sceptique aux conditions de la réduction, liée à une répartition proportionnelle entre les pays de l’Opep en fonction de leur niveau de production.

Or, selon James Williams, de WTRG Economics, “l’Opep sera chanceuse si elle parvient à une véritable réduction de bien plus d’un million de barils par jour” avec cette requête, car cela signifierait en fait que certains pays, pour atteindre les nouveaux quotas publiés, devraient augmenter leur production.

La réaction de l’Opep a été motivée par la baisse impressionante des cours du pétrole, bien loin des 147,27 dollars atteints à la mi-juillet, et pour Mike Fitzpatrick, cette chute ne peut pas uniquement être attribuée aux craintes pour la demande sur fond de crise économique.

“Aucune méthode d’analyse rationnelle ne peut fournir une conclusion qui implique l’effacement d’un mouvement haussier de quatre ans en quatre mois”, a affirmé l’analyste de MF Global.

“La faute en revient aussi aux rapatriements de fonds, tout particulièrement si on considère le niveau élevé de spéculation qui a provoqué la hausse des prix”, dans un contexte de défiance généralisée des investisseurs.

Le raffermissement de la monnaie américaine face à la plupart des autres devises a également participé au repli, renchérissant mécaniquement le coût du baril libellé en dollar.

Seule éclaircie, des prix du pétrole en baisse seront certainement une aubaine pour une reprise économique à venir, a observé Mike Fitzpatrick.