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| à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller) |
[25/10/2008 10:16:53] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui a de nouveau fortement baissé cette semaine, va aborder les prochaines séances dans la crainte de voir se confirmer les pronostics les plus sombres sur la contagion de la crise aux entreprises.
Au terme d’une semaine chaotique, le CAC 40 a clôturé vendredi sur une chute de 3,54%, portant son repli à 4,09% sur la semaine écoulée et terminant à 3.193,79 points. Ses pertes depuis le début de l’année s’élèvent à 43,11%.
Alors que les deux premières séances avaient nourri l’espoir d’un rebond, porté notamment par les valeurs bancaires, le CAC 40 a renoué avec la nervosité à mesure que tombaient les annonces de sociétés, souvent pessimistes sur leurs prévisions.
“Le marché s’est réveillé en se disant qu’il y avait une récession”, observe Ronald Petitjean, stratégiste actions chez Sarasin Asset Management.
Selon lui, après le paroxysme début octobre de la crise financière, “la seconde phase de la crise prend le relais. Les marchés ne savent pas trop où aller et ont commencé à prendre en compte les risques de l’économie et des entreprises”.
“Les entreprises, pendant un temps avaient dit que tout allait bien, qu’elles avaient de la visibilité. Or on commence à avoir des avertissements sur résultats et on s’attend à des trimestres à venir plutôt négatifs”, rappelle M. Petitjean.
Le courtier Aurel confirme que “la réaction des consommateurs et des entreprises a été violente à l’annonce de la crise financière. Les entreprises ont craint d’avoir des difficultés de financement à court terme, ce qui les a incité à réduire leurs stocks”.
Autre thermomètre de la probable récession, “les indicateurs d’activité aux Etats-Unis et en Europe pointent vers un ralentissement plus marqué de l’activité économique”, remarque Philippe Waechter, de Natixis Asset Management, tablant sur un “repli” de l’activité américaine” au troisième trimestre.
Selon les analystes, les marchés ont toutes les chances de continuer à faire preuve de beaucoup de méfiance, d’autant que la semaine prochaine recèle la publication de très nombreux résultats trimestriels et de statistiques économiques.
“Il ne nous reste plus qu’à affronter ce qui pourrait bien être la pire récession qu’on ait jamais connue. Sur le plan économique, le pire est encore à venir”, relève les analystes de BNP Paribas.
Dans ce contexte, les investisseurs surveilleront avec beaucoup d’attention la réunion du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), même s’ils anticipent déjà une baisse de 0,5 point de son taux directeur.
Toutefois, BNP Paribas estime que “face aux mois difficiles qui se préparent, notamment avec des pertes d’emplois et une croissance inférieure à la tendance, la Fed devra trouver d’autres armes que les taux pour stimuler l’économie”.
Les indicateurs publiés cette semaine seront déterminants pour mesurer la dégradation de l’environnement économique: confiance des consommateurs américains pour octobre mardi et, surtout, première estimation du PIB américain pour le troisième trimestre jeudi.
Côté sociétés, “on rentre en plein” dans la saison cruciale des publications trimestrielles, résume Ronald Petitjean, avec les résultats de STMicroelectronics, Alcatel-Lucent, France Télécom et Sanofi-Aventis, et les chiffres d’affaires de Michelin, L’Oréal et Pernod Ricard.
