à Pékin pour le sommet Europe-Asie (Photo : Ng Han Guan) |
[26/10/2008 09:43:23] PARIS (AFP) Alors que les signes d’une contamination de l’économie “réelle” se multiplient, Nicolas Sarkozy doit présenter mardi dans les Ardennes une panoplie de mesures destinées à amortir les effets de la crise financière mondiale sur l’emploi.
Anticipés par le chef de l’Etat dans son discours de Toulon fin septembre, les stigmates de la récession se sont depuis largement matérialisés. En baisse régulière depuis 2006, le nombre de demandeurs d’emploi a amorcé une forte remontée en août qui devrait, selon l’Unedic, le rapprocher en fin d’année de la barre symbolique des 2 millions.
Après avoir détaillé jeudi en Haute-Savoie son ordonnance pour soutenir la compétitivité des entreprises, avec en point d’orgue la création d’un fonds souverain à la française, Nicolas Sarkozy doit faire de même mardi à Réthel pour tenter de limiter cette hausse annoncée du chômage.
Programmé il y a deux semaines, ce déplacement dans les Ardennes a été reporté par des contraintes d’actualité qui ont “forcé le président à aménager son emploi du temps”, a indiqué mercredi le porte-parole du gouvernement Luc Chatel, “mais ce plan emploi reste une priorité”.
Même si son entourage réfute le terme de “plan emploi”, l’Elysée confirme que Nicolas Sarkozy devrait notamment évoquer mardi, lors d’une “table ronde” le “traitement social du chômage” ou la “sécurité sociale professionnelle”.
étaire d’Etat à l’Emploi Laurent Wauquiez le 15 octobre 2008 devant l’Assemblée nationale (Photo : Stephane de Sakutin) |
Le secrétaire d’Etat à l’Emploi Laurent Wauquiez avait défloré il y a deux semaines devant la presse quelques unes des pistes retenues par le gouvernement pour son “plan d’action”.
Premier point, ce “plan” devrait d’abord insister sur la poursuite des “réformes de structure”, selon M. Wauquiez, qui a cité la fusion de l’ANPE et de l’Unedic en un “pôle emploi” et la réforme de la formation professionnelle, négociée par les partenaires sociaux sous la pression du gouvernement qui souhaite déposer un projet de loi avant la fin de l’année.
Autre piste, le gouvernement veut développer la détection de ce que le secrétaire d’Etat à l’Emploi a qualifié d'”emplois de demain”, notamment dans le secteur du numérique, des services à la personne ou des emplois dits “verts” en relation avec le Grenelle de l’environnement.
Enfin, le chef de l’Etat devrait annoncer un recours accru à des outils comme les contrats de transition professionnelle (CTP), promis aux salariés de l’usine Renault de Sandouville (Seine-Maritime), ou les contrats aidés.
Le retour de ces contrats largement financés par l’argent public, que le gouvernement jugeait jusque-là peu efficaces, devraient permettre, selon le mot du Premier ministre François Fillon, de servir d'”amortisseurs” à la crise. Leur “coût budgétaire incontestable” sera inclus “dans une loi de finances rectificative”, a d’ores et déjà fait savoir l’Elysée.
Bien avant sa présentation, le premier secrétaire du PS François Hollande a déjà voué à l’échec le plan du gouvernement, estimant que la hausse du chômage n’était pas imputable à la crise mais plutôt à sa politique qui “affaiblit la croissance”, au recul des emplois aidés et à son dispositif en faveur des heures supplémentaires.
L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a lui aussi jugé “très compromise” la promesse de campagne du candidat Nicolas Sarkozy de faire reculer le taux de chômage à 5% à la fin de son mandat.
Et s’il s’est catégoriquement refusé à enterrer cet objectif, Laurent Wauquiez lui-même n’a pas caché la gravité de la situation en anticipant une phase “difficile” et des mauvais chiffres de l’emploi pour “au minimum un an”.