[26/10/2008 23:48:53] WASHINGTON (AFP)
ège de l’organisation à Washington (Photo : Tim Sloan) |
Le Fonds monétaire international (FMI) a accordé dimanche un prêt de 16,5 milliards de dollars à l’Ukraine, conditionné au vote d’un plan de sauvetage économique, a annoncé dimanche son directeur général Dominique Strauss-Kahn.
“Une mission du FMI et les autorités ukrainiennes sont parvenues à un accord, soumis à l’approbation de la direction du FMI et du conseil exécutif, pour un programme économique soutenu par un prêt de 16,5 milliards de dollars”, a déclaré M. Strauss-Kahn, cité dans un communiqué.
M. Strauss-Kahn, tout juste blanchi de soupçons d’abus de pouvoir à la suite d’une enquête sur une liaison extra-conjugale, a précisé que le comité exécutif du FMI se prononcerait à l’issue de l’approbation de “changements législatifs” concernant les banques du pays.
Le ministère des Finances ukrainien a salué le soutien apporté par le FMI, qui “ouvre la voie à une coopération accélérée de l’Ukraine avec d’autres organisations financières internationales” et “donne la possibilité de renforcer la confiance des investisseurs privés et d’assurer un fonctionnement stable du secteur bancaire”.
L’annonce de ce prêt, “équivalent de 800% du quota de l’Ukraine au FMI” comme l’a souligné M. Strauss-Kahn, intervient alors que l’Ukraine, est confrontée à une crise des liquidités et à la chute des cours de l’acier.
Il y a près de dix jours, les autorités ukrainiennes avaient révélé qu’elles étaient en négociation avec le FMI pour l’obtention d’un prêt de 3 à 14 milliards de dollars, alors que la Banque centrale du pays a déjà dû sauver plusieurs banques.
Kiev a précisé dimanche que le prêt du FMI dépendrait “de la mise en oeuvre d’une série de mesures de politique économique destinées à ajuster la balance des paiements en fonction des changements conjoncturels intervenus sur les marchés mondiaux”.
Une autre condition est “l’équilibre du budget et l’introduction de mesures complexes de soutien du secteur bancaire ukrainien, y compris des amendements législatifs que le Parlement ukrainien devra adopter dans les plus brefs délais”, selon le ministère des Finances.
à Bruxelles le 29 janvier 2008. (Photo : Dominique Faget) |
La crise économique est devenue ces derniers jours un enjeu de la rivalité entre le président Viktor Iouchtchenko et son Premier ministre Ioulia Timochenko, même si le consensus semble s’être imposé sur la nécessité d’adopter des mesures d’urgence.
M. Iouchtchenko souhaite des législatives anticipées le 14 décembre, le temps que le Parlement adopte “quelques dizaines de lois anticrise”.
M. Strauss-Kahn a souligné de son côté que “le FMI intervient rapidement pour aider l’Ukraine, et (son) programme se concentre sur des mesures essentielles nécessaires pour préserver la confiance et la stabilité économique et financière”.
Ce nouveau prêt confirme l’engagement du FMI pour éteindre l’incendie de la crise financière, au prix d’un assouplissement de ses conditions.
Le FMI avait déjà annoncé vendredi un accord pour apporter une aide de 2,1 milliards de dollars (1,65 milliard d’euros) à l’Islande, afin de l’aider à surmonter la crise qui a ruiné son système bancaire.
M. Strauss-Kahn avait indiqué de son côté qu’il s’était entretenu avec “des dirigeants dans plusieurs capitales qui ont demandé l’assistance du Fonds”, laissant entendre que de nouveaux pays pourraient être prochainement concernés.
Outre l’Ukraine, le FMI a déjà cité le Belarus, la Hongrie et le Pakistan, mais la liste pourrait inclure de nombreux autres pays.
Pour l’Ukraine, le prêt accordé par le FMI prendra la forme d’un “accord de confirmation” (“stand-by arrangement”) de 24 mois. Cette procédure autorise un Etat-membre à puiser dans le Compte des ressources générales du Fonds pour affronter un déséquilibre temporaire de ses finances.