Le pétrole se stabilise après être passé sous 60 dollars à Londres

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à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[27/10/2008 17:25:36] LONDRES (AFP) Le pétrole se stabilisait lundi en fin d’échanges européens, après un passage sous 60 dollars pour le brut londonien, en raison de craintes d’une chute de la demande sur fond de risque de récession et sous la pression d’une appréciation continue du dollar.

Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s’échangeait en hausse de 5 cents à 62,10 dollars sur l’InterContinental Exchange (ICE) de Londres.

Pendant ce temps, le baril de “light sweet crude” pour livraison en décembre prenait 6 cents à 64,21 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Après leur glissade de la semaine précédente, les cours du pétrole ont poursuivi leur chute lundi, tombant sous la barre psychologique des 60 dollars à Londres pour la première fois depuis le 16 mars 2007, et sous celle des 62 dollars à New York.

Le cours du Brent a chuté jusqu’à 59,02 dollars vers 08H45 GMT, redescendant ainsi à ses plus bas niveaux en séance depuis février 2007.

Au même moment, le cours du baril de “light sweet crude” est tombé jusqu’à 61,30 dollars, son plus bas niveau depuis mai 2007.

Depuis leurs records du mois de juillet, où ils s’étaient hissés à plus de 147 dollars à Londres comme à New York, les cours du pétrole ont fondu en raison de craintes d’une chute de la demande sur fond de risque de récession entraînée par la crise financière internationale, et sous l’impact d’une forte appréciation du dollar.

Lundi, le billet vert est remonté à des niveaux plus atteints depuis plus de deux ans face à l’euro, vers 1,23 dollar pour un euro, encourageant les investisseurs à s’éloigner encore davantage des matières premières, libellées en dollars, vers lesquelles ils s’étaient précipités en début d’année.

Les mouvements de retrait des matières premières depuis le début de la crise financière, en août, s’expliquent aussi par le désir des investisseurs de revenir vers les valeurs les plus résistantes (dollar, yen, bons du Trésor américain), et par le besoin de liquidités découlant des tensions persistantes sur le marché du crédit.

Du côté de la demande de pétrole, les perspectives moroses de la croissance mondiale font craindre aux investisseurs qu’elle ne flanche fortement.

“Vendredi dernier, des chiffres publiés aux Etats-Unis ont montré que les automobilistes américains avaient parcouru 15 milliards de miles de moins qu’en août de l’année précédente, la plus importante baisse en un mois jamais enregistrée”, rapportait Nimit Khamar du cabinet Sucden.

Plus inquiétant selon les analystes, ce phénomène toucherait également les économies émergentes.

Dix pays d’Amérique latine se réunissaient lundi à Brasilia pour discuter d’actions concertées face à la crise. Leurs économies sont touchées de plein fouet par la chute des matières premières.

Le Fonds monétaire international (FMI) est déjà entré en action et a annoncé dimanche soir une aide “substantielle” à la Hongrie, quelques heures après l’octroi d’un prêt de 16,5 milliards de dollars à l’Ukraine conditionné par l’adoption d’un programme anticrise.

Auparavant, le FMI avait déjà secouru l’Islande, au centre d’une réunion des dirigeants des cinq pays nordiques lundi à Helsinki.

Vendredi, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé de réduire nettement son offre de 1,5 million de barils par jour, pour tenter d’enrayer la chute des prix pétroliers en pleine crise financière internationale.