Etats-Unis : l’Etat libère les 125 milliards de dollars promis aux banques

[27/10/2008 18:53:43] WASHINGTON (AFP)

photo_1225123255901-2-1.jpg
à San Francisco, dans l’ouest des Etats-Unis, le 18 juillet 2008 (Photo : Justin Sullivan)

Les grandes banques américaines vont recevoir rapidement les 125 milliards de dollars promis par l’Etat, alors que plusieurs établissements régionaux annoncent avoir été considérés comme suffisamment sains pour bénéficier aussi du pactole proposé par le Trésor.

Le secrétaire au Trésor adjoint chargé des institutions financières, David Nason, a déclaré lundi que l’argent destiné à recapitaliser les neuf plus grandes banques du pays allait être débloqué “au début de cette semaine”.

Les bénéficiaires seront Citigroup, JPMorgan Chase, Bank of America, Wells Fargo, Goldman Sachs, Morgan Stanley, Merrill Lynch (en passe d’être rachetée par Bank of America), Bank of New York Mellon et State Street.

Ces neuf établissements vont absorber la moitié des 250 milliards de dollars que l’Etat américain compte utiliser pour entrer au capital des banques qui le souhaitent, conformément aux dispositions du plan de sauvetage du système bancaire annoncées le 14 octobre par le secrétaire au Trésor Henry Paulson.

State Street a publié un communiqué indiquant avoir signé un accord définitif avec le Trésor aux termes duquel elle recevra 2 milliards de dollars. Avec Bank of New York Mellon, qui devrait toucher une somme similaire, elle sera l’un des grands établissements les moins bien lotis.

Selon le Wall Street Journal, JPMorgan, Bank of America (avec Merrill Lynch), Wells Fargo et Citigroup recevront chacune 25 milliards, tandis que Goldman Sachs et Morgan Stanley auront l’une et l’autre 10 milliards.

Pour faire passer son plan auprès de l’opinion publique, le Trésor insiste sur le fait qu’il faut y voir un investissement destiné à aider des institutions saines à faire leur métier de prêteur.

A chaque fois, l’Etat prend des participations minoritaires, sans droit de vote, et reçoit en échange des bons de souscriptions d’actions valables dix ans, pour un montant égal à 15% de son investissement initial.

Selon M. Nason, le Trésor a donné son “accord préliminaire pour une série (d’autres) institutions”, qui souhaitent participer à ce programme.

Il s’agit notamment de grosses banques régionales, que le Trésor aimerait voir jouer un rôle de consolidation dans la profession. Les montants communiqués individuellement par ces banques dépassent déjà les 27 milliards.

Parmi celles-ci figurent SunTrust Banks, basée en Géorgie (sud-est), qui a annoncé avoir reçu l’aval du Trésor pour une injection de 3,5 milliards, et BB&T, basée dans l’Etat voisin de Caroline du Nord, pour qui ce seront 3,1 milliards de dollars.

Huntington Bancshares, basée dans l’Ohio (nord), a indiqué avoir reçu l’accord préliminaire du Trésor pour un investissement de l’Etat à hauteur de 1,4 milliard de dollars.

Le Texan Comerica va recevoir 2,25 milliards de dollars. KeyCorp, basée à Cleveland (nord) obtiendrait 2,5 milliards, tandis que la société Capital One, spécialisée dans les cartes de crédits, touchera 3,55 milliards.

Dimanche, la banque Fifth Third Bancorp de Cincinnati (nord) avait indiqué être candidate à une recapitalisation sur fonds publics pour 3,4 milliards.

Vendredi, PNC Financial Services Group de Pittsburgh (nord-est) avait annoncé qu’il allait bénéficier d’un apport de 7,7 milliards de dollars de l’Etat américain, pour l’aider à reprendre National City, la grande banque régionale de Cleveland.

Les fonds proviennent tous de l’enveloppe de 700 milliards allouée au Trésor par la loi de stabilisation économique d’urgence promulguée le 3 octobre.

Une autre partie de ces fonds doit être utilisée pour racheter les actifs invendables accumulés par les banques au cours de la dernière bulle immobilière.

M. Nason a aussi indiqué lundi que le Trésor allait “étudier” les demandes des groupes d’assurances qui souhaitent bénéficier de ce programme de rachat d’actifs douteux, lequel ne devrait fonctionner effectivement que dans quelques semaines.