Grève chez Boeing : accord entre la direction et le syndicat des mécaniciens

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à Hintington Beach (Californie) (Photo : Robyn Beck)

[28/10/2008 05:31:59] NEW YORK (AFP) Boeing et le syndicat des mécaniciens IAM ont signé un protocole d’accord qui, s’il est approuvé, mettra fin à la grève qui paralyse l’activité de l’avionneur américain depuis début septembre et menaçait de retarder davantage son nouveau long courrier 787 “Dreamliner”.

“Le protocole d’accord a reçu le soutien unanime du comité de négociation de l’IAM et sera présenté aux membres pour ratification dans 3 à 5 jours”, indique le syndicat, précisant qu’une “simple majorité est nécessaire pour ratifier l’accord”.

Boeing et le syndicat des mécaniciens IAM “ont atteint un protocole d’accord sur un nouveau contrat qui va assurer la sécurité de l’emploi à ses membres et limiter le recours aux sous-traitants”, a indiqué le syndicat dans un communiqué lundi soir.

L’accord a été confirmé plus tard par Boeing sur son site internet. “Le groupe a conservé la flexibilité nécessaire à conduire ses activités, tout en offrant des changement au contrat pour répondre aux demandes du syndicat sur la sécurité de l’emploi, les salaires et les avantages sociaux”, a précisé l’avionneur.

Depuis le 6 septembre, 27.000 ouvriers mécaniciens, soit 16% des effectifs de Boeing, ont cessé le travail, faute d’avoir trouvé un accord avec la direction sur le renouvellement de leur contrat salarial.

La grève affecte principalement la région de Seattle (Etat de Washington, nord-ouest), où sont regroupées ses principales usines dans l’aviation civile. En conséquence, Boeing n’est parvenu à livrer que 84 appareils pendant le trimestre (35 de moins que prévu) après 115 au premier trimestre et 125 au deuxième.

En se basant sur un coût estimé à 100.000 dollars par jour, cette grève a déjà coûté 5,2 milliards de dollars à l’avionneur, selon un décompte en temps réel affiché sur le site de l’IAM.

Ajouté aux retards accumulés de son nouvel avion, le 787, et à un environnement économique difficile, ce mouvement social a fait plonger de 38% le bénéfice de Boeing au troisième trimestre, à 695 millions de dollars.

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ésentation du Boeing 787 Dreamliner, le 8 juillet 2007 à Everett (Washington) (Photo : Tangi Quemener)

Et l’avionneur avait prévenu que le vol d’essai du 787 “Dreamliner” pourrait être retardé si le mouvement se prolongeait trop longtemps, alors que le programme a déjà pris près de deux ans de retard sur son calendrier de lancement en raison de problèmes industriels à répétition.

Boeing s’expose ainsi à des demandes d’indemnisation des compagnies clientes, qui ont commandé à ce jour près de 900 exemplaires du nouvel appareil.

Les mécaniciens négociaient une nouvelle convention collective avec la direction, qui visait vise une modération salariale et voudrait externaliser des postes pour gagner en compétitivité.

“Les détails de cet accord portant sur quatre ans ne seront pas dévoilés tant qu’il n’aura pas été distribués aux membres du syndicat IAM”, explique le syndicat.

“Parmi les questions résolues pendant les dernières négociations figuraient les salaires, l’assurance maladie pour les employés actuels et futurs, les améliorations des retraites et des changements des règles de travail pour améliorer la productivité”, précise-t-il.

Selon Boeing, “l’offre comporte des augmentations de salaires tous les ans et des augmentations des prestations de retraites”. Le coût des assurances médicales est lui maintenu.

L’avionneur est engagé dans un autre bras de fer avec les ingénieurs et les techniciens, avec qui il renégocie le renouvellement de deux contrats triennaux, l’un concernant 13.390 ingénieurs et l’autre 6.889 techniciens. Ces contrats expirent le 1er décembre.

Ces négociations, qui s’annonçaient “très difficiles” selon le SPEEA (syndicat d’ingénieurs) avaient débuté lundi, mais avaient été reportées pour permettre à Boeing de se concentrer sur le conflit avec les mécaniciens.

Elles devaient reprendre mercredi matin, selon le SPEEA.