Le pétrole renoue timidement avec une tendance à la hausse

[28/10/2008 11:55:46] LONDRES (AFP)

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ït, le 26 octobre 2008 (Photo : Yasser al-Zayyat)

Les cours du brut étaient en petite hausse mardi en début d’échanges européens, dans le cadre d’une stabilisation des Bourses et d’une légère baisse du dollar, prenant le pas sur les craintes de récession et de baisse de la demande, selon des courtiers.

Vers 11h00 GMT (12h00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s’échangeait en hausse de 92 cents à 62,33 dollars sur l’InterContinental Exchange (ICE) de Londres.

Pendant ce temps, le baril de “light sweet crude” pour livraison en décembre prenait 1,30 dollar à 64,52 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Lundi, les prix du pétrole avaient reculé, enfonçant de nouveaux planchers à New York, mais aussi à Londres, le marché s’inquiétant toujours des conséquences d’une éventuelle récession mondiale.

Les prix sont même tombés sous la barre psychologique des 60 dollars à Londres pour la première fois depuis le 16 mars 2007, jusqu’à 59,02 dollars, tandis qu’à New York, le baril de “light sweet crude” est tombé jusqu’à 61,30 dollars, son plus bas niveau depuis mai 2007.

Les marchés boursiers rebondissaient mardi, après plusieurs journées noires, une chasse aux bonnes affaires l’emportant provisoirement sur la peur d’une crise économique mondiale.

Le dollar, valeur refuge qui montait au même rythme que l’angoisse des investisseurs, voyait son cours baisser et s’éloigner des records atteints ces derniers jours.

Mardi, le billet vert était encore remonté à des niveaux plus atteints depuis plus de deux ans face à l’euro, vers 1,23 dollar pour un euro, avant de se replier. Vers 11h00 GMT, le dollar était en baisse face à l’euro par rapport à son cours de la veille à 22h00 GMT.

Le regain du dollar avait encouragé les investisseurs à s’éloigner des matières premières, libellées en dollars donc plus attractives lorsque ce dernier baissait.

Les mouvements de retrait des matières premières depuis le début de la crise financière, en août, s’expliquent aussi par le désir des investisseurs de revenir vers les valeurs les plus résistantes (dollar, yen, bons du Trésor américain), et par le besoin de liquidités découlant des tensions persistantes sur le marché du crédit.

Du côté de la demande de pétrole, les perspectives moroses de la croissance mondiale font craindre aux investisseurs qu’elle ne flanche fortement.

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Les nouveaux quotas des pays membres de l’Opep (Photo : Laurence Saubadu)

La mobilisation politique contre la crise financière se poursuivait également dans la perspective du sommet du G20 du 15 novembre à Washington, et alors que de nouvelles baisses de taux d’intérêts sont attendues dans plusieurs pays.

Les tensions sur l’offre restent néanmoins prégnantes, après la décision vendredi de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de baisser sa production d’1,5 million de baril par jour.

Une décision qui pourrait être suivie d’autres, selon des analystes, pour faire revenir les prix à des niveaux plus hauts.

“La crainte d’une récession mondiale continue de hanter les marchés avec, pour conséquence, des prix qui ont perdu plus de 60% depuis leurs pics de juillet à 147 dollars le baril (147,50 dollars à Londres, ndlr)” commentait Nimit Khamar du cabinet Sucden.

Les pays touchés par la crise financière ne doivent pas compter sur les pays de l’Opep pour s’en sortir, a averti mardi Abdallah el-Badri, le secrétaire général du cartel, à Londres.

“S’il vous plaît ne comptez pas sur nous pour vous renflouer parce que nous sommes pour la plupart des pays pauvres”, a déclaré le responsable de l’Opep au cours d’une conférence.