L’automobile en première ligne face à la crise économique

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ût 2007 sur la chaîne de fabrication de la Laguna III, à l’usine Renault de Sandouville (Photo : Robert Francois)

[28/10/2008 16:06:45] PARIS (AFP) Suppressions d’emplois, chômage partiel et réduction de production, perspectives revues en baisse: les constructeurs automobiles et leurs sous-traitants sont touchés de plein fouet par la crise financière et le ralentissement économique.

Le président des groupes français Renault et japonais Nissan, Carlos Ghosn, a estimé mardi que l’industrie automobile devait “se préparer à affronter des turbulences pendant une période relativement longue” en prévoyant pour 2009 une situation du marché “au mieux mitigée”, et une possible prolongation en 2010.

Touché par les limitations de crédit et le ralentissement économique qui pèsent sur les ventes, le marché automobile se trouve en première ligne de la crise.

Depuis plusieurs jours, les patrons multiplient les mises en garde: pour le président de PSA Peugeot Citroën Christian Streiff, la crise “va affecter de façon croissante (…) l’industrie automobile”, tandis que Ferdinand Piëch, président du conseil de surveillance de Volkswagen et copropriétaire de Porsche, a prédit une “traversée du désert” pour le secteur.

Aux Etats-Unis, les constructeurs viennent d’annoncer de nouvelles vagues de suppressions d’emplois alors que les ventes de véhicules sont en chute libre.

Chrysler a prévu la suppression d’un quart de ses effectifs administratifs, allant jusqu’à 5.000 postes, après une première charrette de 1.000 suppressions de poste annoncée en juillet.

General Motors a annoncé des licenciements secs pour les mois qui viennent, en dépit du succès d’un guichet départs lancé cette année.

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és de l’usine Peugeot Citroën de Sochaux sur une chaîne de montage, le 11 Septembre 2008 (Photo : Jeff Pachoud)

Les constructeurs japonais ne sont pas épargnés: Honda a rapporté une baisse des ventes et du bénéfice au premier semestre, clos en septembre, et revu en baisse ses prévisions annuelles. Toyota a annoncé une baisse de plus de 4% ses ventes au deuxième trimestre, une première depuis sept ans.

Face à la crise financière, les dirigeants accordent une attention particulière à la trésorerie.

Pour éviter le gonflement des stocks de voitures alors que la demande chute, un élément très coûteux pour les constructeurs, ceux-ci ont mis en place des programmes de réduction de production en recourant au chômage partiel.

Les deux groupes français, Renault et PSA, ont annoncé la semaine dernière une telle réduction de production en Europe au quatrième trimestre, de 20% pour le premier et de 30% pour le second.

Et dans la foulée des constructeurs, leurs fournisseurs s’apprêtent également à réduire la voilure. Ainsi en Allemagne, le numéro un mondial de l’équipement automobile Bosch envisage le recours au temps partiel tandis que pour Continental “des jours de fermeture sont envisageables”, selon le journal Bild Zeitung.

En France, des équipementiers, NTN Transmission Europe, Hutchinson, Paulstra, Valeo, Fonderies du Poitou ont annoncé des mesures de chômage partiel touchant plusieurs milliers de salariés.

Le britannique GKN a également prévu une restructuration de sa division automobile.

Mais pour certains sous-traitants, l’heure est à la cessation de paiements, comme le plasturgiste Ranger France, qui emploie plus de 400 personnes dans l’ouest.

Dans ce contexte, la situation du numéro un européen Volkswagen surprend. Le groupe a confirmé vendredi son objectif de hausse des ventes cette année.

Quant à l’action Volkswagen, elle flambe depuis deux jours à la Bourse de Francfort sur des achats de panique des spéculateurs, le titre étant devenu denrée rare depuis que Porsche s’est assuré près des trois quarts du capital.