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| ège de la compagnie à La Haye (Photo : Koen Suyk) |
[28/10/2008 17:34:57] LA HAYE (AFP) L’assureur Aegon va bénéficier d’une injection de trois milliards d’euros du gouvernement néerlandais déterminé à renforcer son capital alors que le groupe, très implanté aux Etats-Unis, a annoncé mardi une perte nette de 350 millions d’euros au troisième trimestre.
“Avec cette injection, Aegon reste un groupe sain et bien dirigé, avec une réserve de fonds propres qui en fait un des plus solides assureurs de la planète”, a assuré le gouvernement dans un communiqué.
“Nous sommes moyennement enthousiastes, car s’il est important dans le climat actuel qu’un assureur ait une assise financière solide, cette mesure a pour effet de diluer la valeur du groupe, même si elle est présentée autrement” a pour sa part estimé un analyste contacté par l’agence Dow Jones Newswires.
A la bourse d’Amsterdam, Aegon a clôturé en baisse de 13,96% à 2,91 euros, alors que l’indice AEX des principales valeurs était en hausse de 0,36%.
Aegon, qui gère les retraites par capitalisation d’un quart des Néerlandais et a un tiers de ses effectifs aux Etats-Unis, a obtenu les trois milliards d’euros alors qu’il annonçait une perte nette de 350 millions d’euros au troisième trimestre.
Le groupe provisionne notamment 400 millions d’euros pour des dépréciations d’actifs et 400 millions d’euros pour parer aux moindres performances de certains investissements.
“Même les gens en bonne santé enfilent un gros pull quand il commence à faire froid. Ce gros pull nous l’avons donné à Aegon”, a expliqué le ministre des Finances Wouter Bos à la télévision néerlandaise.
“Les banques et les assureurs sont cruciaux pour la confiance des gens simples en la manière dont on gère leur argent”, a ajouté M. Bos.
L’Etat néerlandais avait déjà volé au secours du bancassureur ING en y injectant dix milliards d’euros le 19 octobre. Il avait annoncé peu avant qu’il dégageait 20 milliards d’euros pour aider le secteur financier à faire face à la tourmente mondiale.
La Haye a aussi déboursé fin septembre 16,8 milliards d’euros pour nationaliser les activités néerlandaises du bancassureur Fortis, en grave crise.
“Je suis convaincu que cette réserve supplémentaire va rendre Aegon plus fort par rapport à ses concurrents, aussi dans les marchés émergents”, a déclaré le PDG d’Aegon Alex Wynaendts lors d’une conférence de presse.
Il a précisé qu’Aegon dispose d’assez de liquidités et s’est dès le début de la crise séparé de certains investissements risqués. D’autres activités pourraient être cédées “si elles ne correspondent pas à notre stratégie”.
En échange des 750 millions de titres à 4 euros qu’il va acquérir d’ici fin novembre, l’Etat néerlandais obtient un rendement minimal de 8,5%. La Haye nommera deux administrateurs au conseil de surveillance, qui auront un droit de veto sur les “décisions importantes”, rachats, investissements ou politique salariale.
En outre, la direction d’Aegon renonce à ses bonus pour 2008 et les indemnités de départ sont limitées à l’équivalent d’un salaire annuel.
Aegon a indiqué qu’il ne paiera pas de dividende final sur 2008, hormis le dividende intérimaire déjà annoncé de 30 centimes d’euro.
Aegon a une importante exposition, de plusieurs centaines de millions d’euros, aux groupes financiers américains ayant traversé des difficultés, comme l’assureur AIG et les banques Washington Mutual et Lehman Brothers.
Au deuxième trimestre, il avait publié un bénéfice net en baisse de 58%.
Aegon compte plus de 40 millions de clients, principalement aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas et empoie 30.000 personnes.
