Le FMI prêt à aider plus encore les économies secouées par la crise

[28/10/2008 19:43:28] WASHINGTON (AFP)

photo_1225216991034-1-1.jpg
énéral du FMI Dominique Strauss-Kahn (d) et le numéro 2 de l’institution John Lipsky le 9 octobre 2008 à Washington (Photo : Alex Wong)

Le Fonds monétaire international a affiché mardi sa volonté d’intensifier ses efforts pour soutenir les pays balayés par la crise, en envisageant de leur avancer des liquidités pour de courtes durées, pour peu qu’ils soient considérés comme bien gérés.

“Le Fonds examine activement le lancement d’une nouvelle facilité de prêts de liquidités à court terme pour les pays aux fondamentaux sains, provisoirement exposés à des pressions de financement”, a révélé le numéro deux du FMI, John Lipsky, dans un discours tenu à New York devant l’Association des marchés financiers et des courtiers (SIFMA).

M. Lipsky n’a pas précisé les conditions de ces prêts qui viendraient en plus de ceux, prévus par les statuts actuels, qui sont accordés aux économies connaissant des difficultés profondes et structurelles.

Normalement l’organisation de Washington ne consent pas de prêts à court terme, sa facilité à l’échéance la plus courte – la facilité de réserve supplémentaire – portant sur des durées allant de 12 à 18 mois.

Les propos de M. Lipsky viennent au moment où certaines banques centrales sont engagées dans des politiques coûteuses de soutien de leur monnaie par la vente de devises étrangères sur le marché.

Le Brésil, le Mexique, Hong Kong, l’Australie, la Hongrie ou le Danemark ont dû adopter cette stratégie ces derniers jours face à la montée du dollar. Mais la fonte de leurs réserves en devises ne leur permettra pas de mener durablement une telle politique.

Le premier directeur général adjoint du FMI a relevé que, “dans les conditions financières actuelles, tendues, le risque d’interruptions (ou de retournements) des flux de capitaux s’est élevé de manière considérable”.

Plusieurs pays ont été amenés en octobre à solliciter l’aide du Fonds pour faire face à la sortie des capitaux étrangers qui avaient alimenté leur croissance. Et la liste pourrait s’allonger.

M. Lipsky a indiqué que l'”expérience passée” du Fonds montre que “de soudains arrêts des flux de capitaux peuvent éventuellement transformer un choc de liquidités en une crise de solvabilité”.

“Y remédier, en aidant à minimiser le risque d’un arrêt soudain (des entrées de capitaux), et/ou en se tenant prêt à le compenser, est une responsabilité-clé du FMI”, selon lui.

Le FMI veut donc empêcher que la crise financière ne pousse dans l’abîme des pays, comme le laissent craindre plusieurs abaissements de notes de dette souveraine par les agences de notation financière.

Si le Fonds a déjà géré de telles crises par le passé, ses plans drastiques de réduction des déficits publics et de rétablissement de la balance des paiements ont durablement entaché sa réputation dans certaines régions du monde.

“Bien entendu, dans de nombreux cas l’amélioration des politiques monétaires, budgétaires et structurelles ces dernières années représente une protection importante, de même que la constitution de réserves de devises”, a souligné M. Lispky, rappelant les éléments de l’orthodoxie du FMI.

“Néanmoins, (ces politiques) peuvent ne pas offrir une protection complète”, a-t-il reconnu.

Interrogé sur la chaîne d’information financière CNBC, M. Lipsky a rappelé que selon les prévisions du FMI, en 2009, la quasi-totalité de la croissance mondiale devait venir des pays émergents, et qu’il “fallait protéger cette croissance, pour qu’elle ne soit pas mise à mal par des déséquilibres extérieurs”.