Google s’accorde avec auteurs et éditeurs pour sa bibliothèque virtuelle

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ège californien (Photo : Justin Sullivan)

[28/10/2008 18:30:34] WASHINGTON (AFP) Google a sauvé son projet de numériser et mettre en ligne des millions de livres en concluant un accord avec des éditeurs et des auteurs, qui devrait le conduire à payer 125 millions de dollars pour mettre fin à des poursuites sur la violation des droits d’auteur.

Un accord à l’amiable conclu avec l’association des éditeurs américains (AAP) et le syndicat des auteurs (Authors Guild), prévoit que Google partagera l’argent tiré de la consultation en ligne des ouvrages, financera un “répertoire” des droits d’auteur et prendra à sa charge les frais liés à des poursuites en nom collectif intentées contre lui en 2005.

“L’accord reconnaît les droits et les intérêts de détenteurs de droits d’auteur, leur donne un moyen efficace de contrôler l’accès en ligne à leur propriété, et leur permet d’être rémunérés pour l’accès en ligne à leurs oeuvres”, ont annoncé Google, l’Authors Guild et l’association des éditeurs.

Le président du syndicat des auteurs Roy Blount a précisé qu'”au moins 45 millions de dollars” dédommageraient des auteurs et éditeurs dont les ouvrages, protégés par des droits d’auteur, ont été scannés sans leur permission.

Le directeur juridique de Google David Drummond a indiqué que l’accord, négocié pendant deux ans mais qui doit encore être entériné par la Justice, permettait de faire avancer le “rêve” des fondateurs de la société, Larry Page et Sergey Brin, d’élargir l’accès aux informations contenues dans les livres.

Le contentieux remontait à 2005, avec l’annonce d’un accord entre Google et des bibliothèques universitaires pour bâtir une gigantesque bibliothèque virtuelle en numérisant des millions de livres puisés dans leurs collections.

“Depuis que nous avons lancé Google Recherche de Livres, nous avons entendu une quantité innombrable d’histoires (..) d’internautes à travers le monde qui avaient pu trouver des livres publiés dans une centaine de langues, sur des sujets aussi divers que la physique dans Star Trek ou l’histoire de la sculpture sur bois dans les églises anglaises”, a souligné M. Drummond.

“Nous avons vu des millions de gens cliquer pour acheter des livres ou les trouver en bibliothèque”, a-t-il fait valoir.

Actuellement, Google chiffre à 7 millions le nombre de livres accessibles sur son service Recherche de livres, grâce à des partenariats avec des bibliothèques et avec 20.000 éditeurs et auteurs.

Mais alors que jusqu’à présent seuls des extraits de livre protégés par des droits d’auteur sont lisibles en ligne sur Google, à terme les internautes pourront consulter gratuitement jusqu’à 20% du contenu d’un livre, et acheter un accès intégral en ligne – les recettes étant désormais partagées.

“Les détenteurs de droits d’auteur américains peuvent enregistrer leurs ouvrages sur le répertoire des droits d’auteur et percevoir des droits par le biais d’abonnements, de ventes de livres, de revenus publicitaires et d’autres moyens possibles”, a expliqué un communiqué commun.

“Nous nous attendons à ce que des millions de livres épuisés (et beaucoup toujours disponibles) soient consultables sur Google Recherche de Livres”, a souligné M. Blount du syndicat des auteurs.

Comme auparavant, les ouvrages tombés dans le domaine public pourront être téléchargés gratuitement.

Techniquement, cet accord n’est valable qu’aux Etats-Unis pour les utilisateurs de “Google Book Search”, mais tous les détenteurs de droit d’auteur enregistrés aux Etats-Unis pourront en bénéficier.

Grand rival de Google, Microsoft avait accusé Google l’an dernier de violer les droits d’auteurs, et s’était posé en bon élève, en cherchant à négocier des accords amiables avec auteurs et éditeurs concernant l’utilisation sur ses sites de leur production.

Microsoft avait lancé avec Yahoo! en 2005 une coalition publique de numérisation des livres mondiaux, l’Open Content Alliance (OCA), pour contrer le projet de Google.