Les Iles Féroé octroient un prêt de 40,2 millions d’euros à l’Islande

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éroé (Photo : Odd Andersen)

[28/10/2008 20:51:01] COPENHAGUE (AFP) Le gouvernement local des Iles Féroé, territoire danois d’outre-mer, a décidé mardi d’octroyer un prêt de 300 millions de couronnes danoises (40,2 millions d’euros) à son voisin islandais qui traverse la plus grave crise de son histoire contemporaine.

Ce prêt sera prélevé sur les fonds de Faeroerske Landsbank, la Banque centrale des Iles Féroé, souligne un communiqué du gouvernement, le Landsstyre, à Torshavn, capitale de l’archipel.

“Il existe des liens très spéciaux entre les Iles Féroé et l’Islande, et c’est pourquoi nous avons offert à ce pays un prêt de 300 millions de couronnes”, a déclaré le chef du gouvernement féringien Kaj Leo Johannesen à la radio de l’archipel.

“Selon mon impression, l’Islande est reconnaissante et veut bien accepter cette main tendue de notre part” a-t-il ajouté.

La coalition gouvernementale, dirigée par M. Johannesen (libéral), et composée du parti unioniste (libéral), des sociaux-démocrates et du parti du peuple (conservateur), dispose d’une majorité de 20 sièges sur les 33 du Loegting, le parlement local.

Elle s’est déjà assurée du soutien parlementaire à sa décision de prêt à ses voisins de l’Atlantique-Nord.

Les Iles Féroé, province autonome du Danemark dans l’Atlantique Nord peuplée d’environ 48.000 habitants, jouissent d’une autonomie interne depuis 1948. Mais les affaires étrangères, la justice, la défense et la police sont du ressort de la métropole danoise.

Elles ont connu au début des années 90 une très grave crise économique obligeant des milliers d’habitants à quitter l’archipel, dont le système financier était au bord de la banqueroute.

Le territoire, vivant essentiellement des revenus du secteur de la pêche en crise, a dû emprunter des milliards de couronnes à la métropole danoise pour assurer sa survie.

L’économie islandaise, fortement dépendante de son système financier, a été terrassée par la crise financière internationale.

Sa monnaie, la couronne, s’est fortement dépréciée (-40% depuis janvier), les trois plus grandes banques ont été nationalisées début octobre et le gouvernement a été contraint de solliciter une aide internationale.

Vendredi, le Fonds monétaire international (FMI) a accepté de prêter 2,1 milliards de dollars (1,65 milliard d’euros) au pays nordique pour l’aider à surmonter la crise.

Estimant avoir encore besoin d’environ 4 milliards de dollars, Reykjavik a déjà sollicité la Russie, les autres pays nordiques, la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale américaine (Fed). Le Japon a aussi été cité parmi les possibles créanciers.