ésident du Paraguay Fernando Lugo (G) serre la main du vice-ministre des affaires étrangères Luis Montes Brito à San Salvador le 29 octobre 2008 (Photo : Eitan Abramovich) |
[29/10/2008 19:59:16] SAN SALVADOR (AFP) Le 18e sommet ibéro-américain de San Salvador prépare une “position responsable, commune” face à la crise financière internationale, a déclaré mercredi la ministre salvadorienne des Affaires étrangères, Marisol Argueta.
“Puisse cette voix ibéro-américaine parvenir très clairement aux institutions, organismes et autres réunions internationales qui s’attellent à une redéfinition du système économique multilatéral, qui nécessite quelques ajustements”, a-t-elle ajouté en préambule à ce sommet qui avait à l’origine prévu de concentrer ses travaux sur les thèmes “jeunesse et développement”.
Il s’agit de fournir “des propositions d’action à nos présidents”, a-t-elle souligné à l’adresse des ministres des Affaires étrangères, qui préparaient le sommet des chefs d’Etat ou de gouvernement, dont l’ouverture solennelle était prévue mercredi à 17H30 locales (23H30 GMT).
Les ministres des Affaires étrangères ont également signé une “Déclaration de San Salvador” et un “Engagement de San Salvador” prévoyant des initiatives en faveur de la jeunesse de leurs pays, dont la création d’un Orchestre ibéro-américain de la jeunesse.
Une vingtaine de chefs d’Etat ou de gouvernement d’Amérique latine, d’Espagne et du Portugal commençaient à arriver mercredi à San Salvador, capitale du plus petit pays d’Amérique centrale (6 millions d’habitants).
Deux absences sont particulièrement remarquées, celle du leader cubain Raul Castro, représenté par le vice-président Carlos Lage, et surtout celle du président vénézuélien Hugo Chavez qui a annulé son voyage en invoquant des “menaces” contre sa sécurité.
M. Chavez avait marqué l’édition précédente du sommet ibéro-américain, au Chili, en se faisant rabrouer par le roi d’Espagne Juan Carlos d’un cinglant “Pourquoi ne te tais-tu pas?”
Le sommet de San Salvador avait prévu d’axer ses travaux sur l’avenir des jeunes âgés de 15 à 29 ans, qui représentent 35% de la population en Amérique latine et dans la péninsule ibérique.
Cet avenir dépendra évidemment, à court terme, de la sortie de la crise mondiale, qui se traduira pour l’Amérique latine par une réduction de l’accès au crédit et des investissements ainsi qu’une croissance un peu plus basse qu’escomptée, a prévenu la Commission économique pour l’Amérique latine (Cepal).
Pour 2009, la Cepal prévoit désormais une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de l’Amérique latine et des Caraïbes inférieure à 3%, et revoit à la baisse sa prévision de 4,5% pour 2008. En août dernier, elle avait prévu une croissance à 4% pour l’an prochain.
Toutefois, l’Amérique latine, longtemps considérée comme un cancre en matière d’endettement, apparaît mieux armée face à la crise, après avoir assaini ses comptes et prémuni ses banques contre les crédits à risque, à l’origine des turbulences financières actuelles.
La région fait même figure d’exemple aujourd’hui pour n’avoir pas cédé à la folie des prêts hypothécaires qui ont laminé le secteur bancaire aux Etats-Unis.
Le président de la Banque interaméricaine de développement (BID), Luis Moreno, s’est félicité de cette “absence d’actifs toxiques”, lors d’une rencontre avec des entrepreneurs la semaine dernière à Montevideo.
D’importantes mesures de sécurité ont été prises à San Salvador pour ce sommet considéré comme “l’événement majeur” de l’histoire du pays.