L’homme a
su façonner son monde au gré de ses envies tout au moins jusqu’à certaines
limites. Néanmoins, l’enjeu pour l’homme n’est plus aujourd’hui
de maîtriser la nature mais de maîtriser l’impact qu’il
a dessus (souvent appelé, empreinte écologique) . Cet enjeu est autrement plus
complexe à atteindre et le principal moyen trouvé à ce jour est une course
éperdue dans les technologies, technos qui ne résolvent,
comme mon précédant article, l’indiquait que partiellement le problème.
1) Course éperdue aux nouvelles technologies que l’homme ne maîtrise
plus
Juste un
exemple, la pauvreté a diminué dans le monde, selon
la Banque Mondiale . Il y avait 1,4 md
de pauvres en 2005 contre 1,9 md en
1981 soit une proportion de 26% de pauvres contre 52% en 1981 (malheureusement
répartie inégalement car l’Afrique subsaharienne n’a pas vu diminuer son
taux de pauvreté, stabilisé à 50% depuis 25 ans) alors que la population
mondiale a augmenté de 1,8 md de
personnes.
Face au problème de la faim et de la
croissance démographique, notre réponse a été :
1) …une révolution agricole, nommée
révolution
verte (Wikipedia : La révolution verte est une
politique de transformation des agricultures des
pays en développement (PED) ou des
pays les moins avancés (PMA), fondée principalement sur l’intensification et
l’utilisation de variétés de
céréales à hauts potentiels de rendements.
Le terme révolution verte désigne le bond technologique réalisé en
agriculture au cours de la période
1944–1970,
à la suite de progrès scientifiques réalisés durant l’entre-deux-guerres.
Elle a été rendue possible par la mise au point de nouvelles
variétés à haut rendement, notamment de
céréales (blé
et
riz), grâce à la
sélection variétale. L’utilisation des
engrais minéraux et des
produits phytosanitaires, de la
mécanisation, de l’irrigation
y ont aussi contribué. Elle a eu pour conséquence un accroissement spectaculaire
de la
productivité agricole, et a permis d’éviter les
famines catastrophiques, qui auraient pu découler de l’augmentation sans
précédent de la
population mondiale depuis
1950.)
avec l’utilisation massive d’engrais, pesticides (commencée vers la fin de la
seconde guerre mondiale avec un développement fulgurant dans les années 1970)
2)…
tellement massive que les parasites, virus et consorts résistent de mieux en
mieux aux
pesticides, insecticides, …
3)… ce qui
a incité certaines sociétés à vendre des plantes
OGM résistantes à des doses encore plus
importantes de pesticides, insecticides à partir des années 1996 (cf
Article Monde Diplomatique avec la vente de kits semence
OGM résistant à l’herbicide et
l’herbicide en question ! )
4)… ce qui
risquerait d’entraîner des
maladies spécifiques aux OGM
(Extrait : Canal + : 90 Mn :
OGM,
l’étude qui accuse)
5)… ce qui
incitera d’autres entreprises à mettre sur le marché des médicaments pour
traiter les maladies spécifiques aux OGM
6)… ce qui
pourrait entraîner des effets secondaires inconnus
7)… que
d’autres entreprises traiteraient par des
nano-technologies
dans le domaine médical
8)… qui
seraient elles-mêmes dangereuses pour la santé … (Etude
Laboratoire EMPA –
Article
Naturavox : Nano technologies mais
maxi danger ?)
Il n’y a pas de fin à moins de
revenir à la base et de se poser la question : Comment produire plus
sans se lancer dans une surenchère technologique ?
Dans
l’exemple ci-dessus, diverses réponses existent comme l’utilisation de
plantes vivaces à la place des plantes annuelles, la
culture sans labourage … mais serait-ce suffisant pour répondre à la demande
alimentaire ?
A moins
d’une crise planétaire menaçant directement notre survie à court terme, nous
serons bien incapables de revenir en arrière.
2) La
surenchère à la complexité
Les 5
révolutions peuvent nous aider à préserver la Terre en nous aidant à utiliser
des solutions économiques en ressources, plus respectueuses de l’environnement,
mais cela est possible grâce à un accroissement énorme de la complexité. Il est
possible de faire mieux en plus simple (pour ceux que cela intéresse, la méthode
Triz d’Altshuller
en donne de nombreux exemples) mais il est nettement plus facile de trouver des
solutions complexes que de trouver des solutions simples à des problèmes
(simples et a fortiori complexes) !
Pour être
exact,
il
existe souvent une solution qui répond partiellement au problème et donc au
lieu de reprendre le problème à la base, nous
préferrons modifier cette solution
pour qu’elle réponde à 90%
puis
plus tard, nous la modifierons pour qu’elle
réponde à 95% au problème.
Solution qui créera peut-être des effets indésirables et
que
nous préfererons éliminer par une
nouvelle solution pour les réduire
qui
aura elle-même d’autres effets secondaires…
Il aurait
été tellement plus simple de directement trouver une solution qui, à la fois
réponde au problème et n’ait pas d’effets indésirables. Mais, il est difficile
de revenir en arrière car des secteurs économiques entiers ont été bâtis sur ces
solutions, comme l’industrie chimique, agro-alimentaire, pharmaceutiques… avec
autant d’emplois, d’entreprises…
Après
difficile de s’étonner que certaines grosses entreprises peuvent parfois être
tentées de racheter des petites entreprises très
innovantes en mettant au frigo des
innovations qui mettraient en péril un empilement de solutions qui font vivre
leurs entreprises.
3) Machine
se substitue à l’homme car il ne peut plus gérer la complexité seul
Cette
complexité et surtout la multitude de systèmes complexes dépassent l’entendement
d’un seul individu. Il a besoin d’un outil, d’une machine qui l’aide de manière
simple à prendre des décisions ou à agir, quitte même à agir à sa place. L’homme
accroît sa dépendance envers la machine et la machine sera de plus en plus à
même de le « comprendre » et de s’adapter à ses besoins tout en intégrant la
complexité de son environnement. En revanche, l’homme sera de moins en moins
capable de comprendre la machine.
4) Machine
règle la vie de l’homme pour son « bien »
L’exemple
des voitures est frappant, il devient de plus en plus difficile de réparer sa
voiture soi-même. D’ici quelques années, nous verrons apparaître des scellés sur
nos capots avec la mention « N’ouvrez pas sous peine de perdre votre garantie »,
comme c’est déjà le cas pour de nombreux appareils (disques durs externes,
téléphone, TV…). Nous devrons faire
confiance à la boîte noire, mais elle, elle ne nous fera pas confiance !
Pour
réduire la consommation énergétique, un kick
down ou un pied à fond sur l’accélérateur deviendra impossible, il
provoquera tout au plus une augmentation régulière de la vitesse de votre
voiture, une voix féminine vous susurera
alors : « Afin de réduire la consommation énergétique, nous vous rappelons
qu’il est préférable d’accélérer de
manière mesurée. » .
Aujourd’hui,
un grand nombre de limitations sont
désactivables mais demain… nous n’aurons plus le choix et si nous
l’avions, ce serait encore pire pour les générations futures … car nous
consommerions plus que nous devrions.
La
technologie limitera notre liberté de faire tout et n’importe quoi et nous
imposera les bonnes conduites à tenir pour réduire notre empreinte
environnementale. Les appareils nous obligeront à adopter une position
écologique et respectueuse de la planète.
Ces
restrictions risquent d’être tellement difficiles à faire admettre aux hommes
que ce seront les machines qui nous l’imposeront. Néanmoins, ce sera différent
d’aujourd’hui.
Aujourd’hui, rien ne vous interdit de
mettre le pied au plancher et de dépasser la vitesse autorisée, vous prenez
juste le risque de vous faire flasher. Demain, (sauf si les caisses de l’Etat
sont vides ), votre véhicule ne dépassera jamais la vitesse autorisée même si
vous mettez le pied au plancher, donc il sera inutile de vous interdire de
dépasser la vitesse autorisée car ce sera impossible !
En outre,
il est beaucoup plus facile à un système informatique, un automate… de vous dire
non qu’ à une personne que vous avez
face à vous (cf les multiples serveurs vocaux.), et encore, une personne vous
dira de plus en plus souvent qu’elle
voudrait bien vous dire oui mais que c’est son système informatique qui refuse.
Le danger,
néanmoins c’est que que nous nous cachions derrière les machines ou des chiffres
pour prendre de grandes décisions parce que l’homme n’aura plus le courage de
les prendre.
Conclusion
Les deux
articles
(1) et
(2) ont pour objectif de montrer deux versants des révolutions
technologiques futures :
Oui,
nous avons de la chance d’avoir ces révolutions technologiques, car elles
atténueront certaines difficultés qui nous attendent.
Non,
ces technologies ne seront pas les sauveurs de notre planète et ce qu’elles
nous apporteront se fera en partie au détriment de nos libertés
individuelles, fera peser d’autres risques sur l’humanité et sur la faune et
flore de notre planète…
Idéalement,
nous devrions apprendre à les utiliser avec mesure mais est-ce possible ?
Quoi
qu’il en soit, il est déjà trop tard
pour revenir en arrière, donc apprenons à atténuer notre impact négatif dans le
futur et apprenons à nous
adapter aux changements face à nous.
(Source :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=44955)