[30/10/2008 07:59:34] NEW YORK (AFP)
éroport d’Arlington, Virginie (est), le 17 août 2005, et des avions Northwest Airlines à Minneapolis (nord), le 17 août 2005 |
Plus rien ne s’oppose à la fusion entre les compagnies aériennes américaines Delta Air Lines et Northwest Airlines, après le feu vert accordé mercredi par les autorités américaines de la concurrence.
Après l’accord massif des actionnaires obtenu en septembre, celui des syndicats de pilotes et celui des autorités européennes de la concurrence, le feu vert du ministère de la Justice américain était la dernière étape réglementaire à franchir pour une fusion qui devrait être finalisée d’ici à la fin de l’année.
Annoncée en avril, elle débouchera sur la formation de la plus grande compagnie aérienne au monde, en termes de trafic.
Les autorités américaines n’ont fixé aucune condition à l’opération, qui s’effectuera par échange d’actions, les actionnaires de Northwest recevant 1,25 action Delta pour chacun de leurs titres. Au cours de clôture de mercredi, les sociétés pesaient 2,47 milliards de dollars (Delta) et 2,56 milliards de dollars (Northwest).
“La fusion proposée entre Delta et Northwest va probablement apporter des économies substantielles et crédibles qui bénéficieront aux clients américains et ne devrait pas réduire substantiellement la concurrence”, a expliqué le ministère de la Justice dans un communiqué.
La société fusionnée s’appellera Delta et sera basée à Atlanta (Géorgie, sud-est). Ce sera le premier transporteur aérien au monde, avec environ 285,5 milliards de passagers-kilomètres, devant American Airlines (222,7 milliards), selon les données 2007 de l’Association du transport aérien international (IATA).
Elle desservira 390 destinations dans 67 pays, avec un chiffre d’affaires cumulé de 35 milliards de dollars. La nouvelle Delta exploitera une flotte de près de 800 appareils, avec 75.000 salariés dans le monde et restera membre de l’alliance Skyteam à laquelle appartient notamment Air France-KLM.
Les sociétés visent deux milliards de dollars d’économies par an, une performance “qu’aucun de ces deux transporteurs ne pourrait réaliser seul”, avait souligné le mois dernier le PDG de Northwest, Doug Steenland. Les deux compagnies espèrent dégager 500 millions de dollars d’économies dès la première année de leur fusion.
Chacun des transporteurs s’est déjà engagé dans un difficile processus de restructuration, compliqué par le ralentissement de la demande et le prix élevé du carburant.
Il y a deux semaines, Delta avait annoncé une perte nette de 26 millions de dollars pour le troisième trimestre, due à la flambée des prix pétroliers pendant l’été, seulement en partie “compensée par une hausse de 9% des revenus opérationnels”.
Northwest Airlines avait annoncé la semaine dernière une perte nette de 317 millions de dollars, due à un dysfonctionnement de son programme de couverture des achats de carburant.
Le syndicat des machinistes IAM, qui regroupe 12.500 employés de Northwest, a souligné pour sa part que la fusion mettrait en commun plus de 28,8 milliards de dollars de dette combinée, dénonçant une opération qui permettrait aux cadres dirigeants de se “remplir les poches”.
Un responsable de IAM, Robert Roach, a promis d’oeuvrer à syndiquer un plus grand nombre encore de salariés dans la société fusionnée: “les jours où Delta pouvait fouler aux pieds ses employés touchent à leur fin”, a-t-il dit.
Northwest a annoncé par ailleurs qu’elle avait obtenu une ligne de crédit de 500 millions de dollars. Cette facilité, consentie par Citigroup et Morgan Stanley, court jusqu’à 2011.