Bruxelles annonce un plan de relance pour l’UE face à la crise

[30/10/2008 03:33:24] BRUXELLES (AFP)

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ésident de la Commission européenne José Manuel Barroso, le 29 octobre 2008 à Bruxelles (Photo : Dominique Faget)

La Commission européenne a annoncé mercredi qu’elle présenterait le 26 novembre un plan d’action pour soutenir l’économie européenne menacée de récession, et indiqué qu’elle ferait preuve de “flexibilité” face au creusement attendu des déficits.

“Nous allons présenter le 26 novembre un plan complet de relance”, a déclaré le président de la Commission européenne José Manuel Barroso lors d’une conférence de presse, à l’issue d’une réunion extraordinaire de la Commission sur la crise financière.

Ce plan “comprendra des actions ciblées sur le court terme” et s’appuiera sur le cadre général d’action défini lors de la réunion exceptionnelle de la Commission mercredi, a ajouté M. Barroso.

“Notre priorité est de minimiser l’impact (de la crise) sur l’emploi, sur le pouvoir d’achat et sur la prospérité de nos citoyens”, a-t-il encore dit.

“Je tiens beaucoup à ce que parallèlement à notre action sur les problèmes financiers, on signale notre volonté très forte d’agir au bénéfice de l’économie réelle sur les investissements et surtout pour limiter les effets négatifs sur l’emploi”, a-t-il ajouté.

Pour répondre à la crise économique, la Commission a par ailleurs lancé un appel du pied à la Banque centrale européenne pour qu’elle baisse encore ses taux d’intérêt -ce que l’institut de Francfort semble de toute façon prêt à faire-, et réaffirmé qu’elle ferait preuve de souplesse face au creusement des déficits nationaux.

“Dans la mesure où les pressions inflationnistes s’apaisent, les politiques monétaire et budgétaires peuvent contribuer à soutenir la demande” en Europe, a déclaré le commissaire aux Affaires économiques Joaquin Almunia.

Sur la question des déficits, appelés à se creuser dans le contexte actuel, “nous voulons inviter les Etats membres à utiliser pleinement la flexibilité apportée par le Pacte” de stabilité et de croissance, qui limite à 3% du PIB le déficit public annuel des pays de l’UE, a dit M. Almunia.

“Ils devraient utiliser les marges de manoeuvres dont ils disposent pour limiter l’impact” de la crise économique, a dit le commissaire.

Bruxelles a déjà fait savoir qu’elle était prête à tenir compte des “circonstances exceptionnelles” créées par la crise pour appliquer cette règle avec souplesse.

Toutefois M. Almunia a prévenu les Etats que la Commission avait des “lignes rouges” et qu’il ne pouvait être question de laisser filer les déficits sans limite aux dépens “des générations futures”. Une manière de rappeler à l’ordre les pays tentés de s’affranchir complètement des règles européennes en la matière.

L’Irlande redoute ainsi d’avoir un déficit à 7% du PIB cette année et 6,5% en 2009.