ésident de la Banque mondiale Robert Zoellick à Washington le 12 octobre 2008 (Photo : Karen Bleier) |
[30/10/2008 15:10:05] PARIS (AFP) Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, s’est montré optimiste sur un retour au calme des marchés, annonçant son intention de présenter aux pays du G20 un plan de “nouvelle gouvernance mondiale”.
Si “l’extrême volatilité des marchés montre que la crise financière continue à produire ses effets”, “j’ai bon espoir que cette volatilité se calme parce que les plans financiers américain et européen sont solides”, a déclaré le patron du FMI au quotidien français Le Monde.
“Il leur faut juste un peu de temps pour donner leur pleine mesure”, estime-t-il.
En revanche, Dominique Strauss-Kahn s’est dit “plus préoccupé par le ralentissement de l’économie mondiale et ses conséquences sociales”.
“Je rappelle sans relâche qu’il y a une autre crise derrière la crise financière: celle que vivent les pays pauvres, frappés de plein fouet par le renchérissement des matières premières et des produits alimentaires”, a estimé M. Strauss-Kahn (DSK).
“Dans les pays développés, la crise signifie baisse du pouvoir d’achat; chez les plus démunis, elle veut dire risque de famine pour certains, malnutrition pour beaucoup et séquelles pour toute une génération”, a-t-il ajouté.
Le chef du FMI se félicite que le 15 novembre prochain, ce soient 20 pays (G20) qui se réunissent et non les seuls sept Etats les plus riches, “parce que tous les responsables ont pris conscience que l’économie mondiale ne se réduit plus aux seuls pays riches”.
Il attend que cette réunion prenne “la mesure de la situation historique que nous vivons, et donc une impulsion décisive, à partir du document que nous lui soumettrons sur les leçons de la crise, pour la réforme de la gouvernance mondiale”.
à Washington le 10 octobre 2008 (Photo : Tim Sloan) |
“A des degrés divers, tous les pays, y compris les Etats-Unis, reconnaissent que le marché ne fonctionne que s’il est organisé et qu’on ne peut attendre aucun bienfait de la mondialisation si ses défauts ne sont pas corrigés”, a-t-il dit.
“Je proposerai ainsi au G20 un plan de nouvelle gouvernance, ou “global régulation strategy”, autour de cinq axes”, a-t-il annoncé.
Pour le patron du FMI, il faut “mettre au point un prêt nouveau qui permette de soulager les problèmes de liquidités à court terme que rencontrent certaines économies”.
Il s’agit ensuite d'”augmenter les ressources du FMI qui peuvent devenir insuffisantes face à l’ampleur des besoins à moyen terme”.
Il faut également “tirer les leçons des politiques économiques qui ont conduit à ces “bulles” à répétition dont l’éclatement détruit l’économie réelle”.
Le directeur général du FMI estime qu’il faut “surveiller la mise en place des nouvelles régulations financières élaborées, avec le FMI, par le Forum de stabilité financière, qui regroupe principalement les grandes banques centrales”.
“Au-delà de son rôle de pompier et de maçon, le FMI peut aussi avoir, pour un temps, un rôle d’architecte”, a-t-il conclu.
En fonction depuis septembre 2007, DSK estime que “le FMI n’est déjà plus le même qu’il y a un an quand j’y suis arrivé”.
Le Fonds “est plus représentatif” car “la réforme des droits de vote, dont on parlait depuis des années, a été adoptée au printemps et aura à terme des effets considérables”, a-t-il déclaré.
Il est également “plus respecté” dans la mesure où “l’Asie et l’Amérique latine ne sont plus en délicatesse avec le FMI, qu’elles accusaient d’éteindre les incendies au prix d’une régression économique et sociale”.
Pour M. Strauss-Kahn, le FMI “est enfin plus pragmatique: autant il serait absurde de prêter de l’argent aux Etats sans conditions, autant ces conditions ne doivent plus découler d’une ligne idéologique mais des besoins des pays”. Selon lui, “le FMI a tiré les leçons de ses erreurs passées”.