[30/10/2008 21:03:05] WASHINGTON (AFP)
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L’équipementier télécoms américain Motorola a annoncé jeudi le licenciement de 3.000 personnes, après la publication de résultats plombés par ses téléphones portables et le report à une date non précisée de la scission de cette activité.
Les licenciements annoncés, prévus au long des deux trimestres qui viennent, représentent quelque 4,5% des effectifs, d’environ 66.000 employés à la fin 2007. Les deux tiers des postes supprimés concernant l’activité téléphones mobiles.
Au total, le groupe aura supprimé quelque 13.000 emplois depuis janvier 2007.
Ces licenciements s’inscrivent dans une restructuration visant à économiser quelque 800 millions de dollars en 2009, alors que Motorola se prépare une fin d’année difficile.
Pour l’ensemble de 2008, l’équipementier vise désormais un bénéfice par action, hors éléments exceptionnels, compris entre 5 et 7 cents, alors qu’il tablait précédemment sur une fourchette de 6 à 8 cents.
Motorola avait annoncé en mars qu’il allait se séparer de ce qui constituait jusqu’ici son coeur de métier –les téléphones portables– au troisième trimestre 2009, en espérant que cette activité se serait suffisamment redressée d’ici là pour lui permettre de mener une existence autonome.
Il estime désormais que l’opération ne pourra intervenir qu'”au delà de 2009″, principalement à cause de l’environnement macroéconomique, des tensions sur les marchés financiers et des changements en cours dans l’activité téléphone mobiles”, comme l’a souligné Sanjay Jha, le nouveau responsable de la division mobile.
Ces annonces étaient mal reçues à la Bourse de New York, où l’action Motorola lâchait 5,27% à 5,17 dollars, vers 18h45 GMT, dans un marché en hausse.
Alors que le groupe a prévenu que le premier semestre 2009 serait difficile, notamment avec un nombre réduit de lancements, la scission des portables “pourrait bien ne pas se produire du tout, si les chiffres de Motorola dans les mobiles empirent”, a estimé Douglas McIntyre, analyste du site 247wallst.com.
“Motorola met la cause du retard de la scission sur le dos de l’économie, mais en réalité, elle ne peut pas se produire car l’activité mobiles est sans valeur, avec des ventes en chute rapide et des pertes qui continuent de s’accumuler”, a affirmé M. McIntyre.
Au troisième trimestre, les ventes de portables du groupe ont encore plongé de 31%, à 3,12 milliards de dollars, et sa perte opérationnelle dans le secteur a été multipliée par plus de trois à 840 millions de dollars.
Chargé de redresser cette activité, Sanjay Jha a estimé que l’organisation du groupe était trop complexe. Pour y remédier, Motorola veut restreindre son nombre de modèles, se concentrer sur Texas Instruments et Qualcomm comme fournisseurs de composants et ne plus développer ses propres systèmes d’exploitation pour téléphones, pour recourir aux plateformes Windows Mobile de Microsoft et Android de Google. Un premier mobile fonctionnant sous Android devrait être lancé pour Noël 2009.
Concernant les autres activités de Motorola, les équipements d’électroniques grand public (décodeurs) ont vu leurs ventes reculer de 1% au cours des trois mois écoulés, à 2,37 milliards de dollars, mais leur bénéfice opérationnel a augmenté de 65% à 263 millions.
En revanche, les ventes d’équipements pour les entreprises ont progressé de 4%. Leur bénéfice opérationnel a augmenté de 23% à 403 millions de dollars.
Au total, le chiffre d’affaires trimestriel a reculé de 15% à 7,5 milliards de dollars.
Motorola a enregistré une perte nette de 397 millions de dollars sur ces trois mois, ce qui ressort à 18 cents par action. Sans tenir compte d’une charge exceptionnelle de restructuration de 23 cents, le groupe a été bénéficiaire de 5 cents par action, contre 2 cents attendus par les analystes.
