Carte de la zone euro (Photo : Paz Pizarro) |
[31/10/2008 12:09:36] BRUXELLES (AFP) L’inflation a ralenti à son plus bas niveau depuis neuf mois en octobre dans la zone euro, sur fond de repli des prix de l’énergie et de net ralentissement de la croissance, ce qui devrait encourager la BCE à baisser encore ses taux d’intérêt.
La hausse des prix à la consommation s’est établie à 3,2% sur un an en octobre, après 3,6% en septembre, son plus bas niveau depuis janvier 2008, selon une première estimation publiée vendredi par l’office européen des statistiques Eurostat.
Les analystes interrogés par Dow Jones Newswires tablaient sur un ralentissement encore plus important, à 3,1%.
L’inflation reflue grâce à la baisse des prix des carburants, marquant un tournant après 4% enregistré en juillet et juin, qui avait constitué un record depuis la création de la zone euro en 1999.
Ce ralentissement est largement généralisé en Europe, selon des statistiques publiées cette semaine.
En Allemagne, première économie de la zone euro, l’inflation a nettement ralenti en octobre à 2,4% contre 2,9% le mois précédent.
En Espagne, elle s’est établie à 3,6%, contre 4,6% au mois de septembre. En Belgique, la hausse des prix à la consommation a ralenti à 4,72% sur un an, après 5,46% en septembre, et en Italie à 3,5% (après 3,8%).
La décélération de l’inflation est aussi due à la dégradation conjoncturelle, avec une récession qui se précise désormais en Europe dans le sillage de la crise financière et du “choc pétrolier” qu’elle vient de connaître.
Selon des statistiques également publiées vendredi, le taux de chômage dans la zone euro est resté stable en septembre, à 7,5%. Mais il connaît cependant une remontée progressive depuis le mois de mars, où il s’était établi à 7,2%.
Et le nombre de chômeurs n’a cessé, lui, de remonter depuis mars, passant de 11,123 millions à 11,691 millions en septembre dans la zone euro.
“Il ne faut pas se leurrer, l’économie ralentit, le chômage va augmenter un peu” en Europe, a commenté la porte-parole de la Commission européenne pour les Affaires économiques, Amelia Torres.
La Commission doit publier lundi ses nouvelles prévisions de croissance pour l’Europe, qui ne s’annoncent pas bonnes. Le commissaire européen aux Affaires économiques Joaquin Almunia a récemment averti que le risque de récession pourrait devenir le “scénario central” retenu.
Dans ce contexte, la BCE, qui a ouvert la porte à une nouvelle baisse de taux d’intérêt, devrait prochainement passer à l’action, à l’image de ce qu’ont fait cette semaine les Etats-Unis, la Chine et le Japon.
“Comme nous sommes plusieurs à l’avoir dit, une nouvelle baisse des taux est possible”, a dit dans une interview publiée vendredi par le quotidien économique belge L’Echo, le gouverneur de la Banque centrale belge, Guy Quaden, reprenant de récents propos similaires du président de l’institut de Francfort, Jean-Claude Trichet.
“Avec les pressions inflationnistes qui diminuent clairement et le chômage qui renforce les craintes pour la consommation dans la zone euro, nous nous attendons à ce que la BCE baisse ses taux d’intérêts de 3,75% à 3,25% jeudi prochain”, estime Howard Archer, économiste de l’institut Global Insight.
“Nous nous attendons à ce que les taux d’intérêts baissent jusqu’à 1,5% l’an prochain”, affirme pour sa part Jennifer McKeown, économiste de l’institu Capital Economics.