Etats-Unis : la consommation des ménages connait sa plus forte baisse depuis 2004

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à New York (Photo : Spencer Platt)

[31/10/2008 15:18:14] WASHINGTON (AFP) Les dépenses de consommation des ménages aux Etats-Unis ont enregistré en septembre leur baisse la plus forte depuis juin 2004, et devraient continuer à diminuer encore dans les mois à venir alors que l’économie américaine présente tous les signes d’une récession.

La consommation a reculé en septembre de 0,3% par rapport au mois précédent, après une hausse inférieure à 0,1% en août, selon les données corrigées des variations saisonnières publiées vendredi par le département du Commerce.

Cette contraction est supérieure à ce qu’attendaient les analystes (-0,2%).

Mais ce n’est pas vraiment une surprise après la publication jeudi des chiffres de la croissance pour le troisième trimestre: la baisse de 0,3% du Produit intérieur brut en rythme annuel avait été largement causée par une chute des dépenses de consommation de 3,1%, du jamais vu depuis 1980.

Comme l’ont révélé les chiffres du PIB, la baisse de la consommation des ménages est accentuée par la chute des achats de biens durables, qui témoigne de la tendance des Américains à reporter leurs gros achats sous l’effet conjugué de la hausse du chômage et de la difficulté à obtenir des crédits.

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éricain en rythme annuel (Photo : Paz Pizarro)

En septembre, les dépenses de biens durables ont cédé 2,9% par rapport à août. Mais les dépenses de bien non durables ont aussi reculé, de 0,8%, signe que nombre d’Américains se serrent la ceinture au quotidien.

Pour Ian Shepherdson, du cabinet HFE, il faut “s’attendre a d’autres reculs des dépenses de consommation, mais pas aussi rapides qu’au troisième trimestre”. “La chute des prix de l’essence va permettre de libérer des liquidités et limiter” la baisse de la consommation, selon lui.

Selon les données du ministère, les revenus des ménages et le revenu disponible ont ralenti leur progression en septembre, gagnant tous deux 0,2% par rapport au mois précédent, après 0,4% en août. Corrigé des effets de l’inflation, le revenu disponible n’a cependant progressé que de 0,1%.

A 1,3% du revenu disponible, le taux d’épargne n’est pas élevé, estime John Ryding, économiste du cabinet RDQ Economics, pour qui ce taux “devrait augmenter fortement au cours de l’année prochaine, ce qui déprimera la demande globale”. Dans les périodes de crise, les consommateurs tendent en effet à mettre plus d’argent de côté pour faire face à d’éventuels coups durs.

L’indice des prix liés aux dépenses de consommation des ménages, qui sert généralement de référence à la politique monétaire de la Réserve fédérale, a augmenté de 0,1% en septembre (contre moins de 0,1% en août). Hors alimentation et énergie, l’indice a progressé de 0,2%, soit autant qu’en août.

Elsa Dargent, économiste de Natixis, estime que ces chiffres reflètent “le début de pressions déflationnistes intérieures, qui sont susceptibles d’augmenter”. Pour elle, la déflation ne devrait pas tarder à “devenir la question la plus importante du débat public”.