[31/10/2008 19:05:35] ROME (AFP)
Un avion de la compagnie Alitalia (Photo : Vincenzo Pinto) |
La Compagnie aérienne italienne (Cai), alliance de grands patrons italiens, a décidé vendredi de ne pas présenter d’offre définitive de reprise d’Alitalia, après le blocage de certains syndicats, abandonnant la compagnie au bord de la faillite, selon les agences italiennes.
Le conseil d’administration de la Cai a décidé de ne pas présenter d’offre définitive de rachat, ce que la Cai devait faire avant vendredi minuit locale (23H00 GMT) en raison de l’expiration de son offre préliminaire, indiquent Ansa et Radiocor, citant des sources proches de la Cai, à l’issue de la réunion du conseil.
Selon ces sources, la Cai explique sa décision par le rejet de l’accord sur les contrats de travail et les critères de sélection du personnel par les syndicats de pilotes et de personnel navigant.
Aucun porte-parole de la Cai n’était immédiatement joignable pour confirmer ces informations.
La Cai conditionnait le dépôt de son offre à la signature de cet accord par tous les syndicats.
Or, les syndicats de pilotes et de personnel navigant ont refusé de signer un document préliminaire proposé par le gouvernement concernant ces questions, tandis que les quatre confédérations syndicales, CGIL, UIL, CISL et UGL, l’ont paraphé.
Le bras droit de Silvio Berlusconi, Gianni Letta, a soumis dans l’après-midi aux syndicats ce document et s’est porté garant en cas de réclamation.
Il tentait de débloquer la situation entre les syndicats et les repreneurs qui ont quitté la table des négociations dans la nuit de mercredi à jeudi, alors que les discussions achoppaient déjà sur ce sujet.
“Le 31 octobre est la dernière échéance pour la survie d’Alitalia. A minuit, il n’y a plus d’Alitalia sans acceptation de l’offre de la Cai. Nous sommes au bord du gouffre”, avait déclaré M. Letta, au cours de sa rencontre avec les syndicats et la Cai.
Tous les syndicats ont approuvé fin septembre un accord-cadre sur le plan de reprise de la compagnie mais il leur restait à signer cet accord.
Les tractations autour de la reprise d’Alitalia par la Cai ont été ponctuées de nombreux rebondissements depuis que Silvio Berlusconi s’est engagé il y a plusieurs mois à trouver des repreneurs italiens après avoir contribué à torpiller l’offre de rachat d’Air France-KLM.
La Cai avait retiré une première fois son offre préliminaire en septembre, face à l’opposition de certains syndicats, avant de la redéposer, une fois que toutes les organisations avaient approuvé son plan de reprise prévoyant 3.250 suppressions de postes et une fusion avec Air One.
Détenue à 49,9% par l’Etat italien, Alitalia a été placée fin août sous administration extraordinaire en attente de sa reprise par la Cai.