éro-américains réunis à San Salvador, le 31octobre 2008 (Photo : Yuri Cortez) |
[31/10/2008 20:41:53] SAN SALVADOR (AFP) Les dirigeants ibéro-américains souhaitent un sommet mondial de chefs d’Etat et de gouvernement aux Nations unies pour apporter une réponse “d’urgence” à la crise financière internationale.
Ils ont décidé à San Salvador, en conclusion de leur 18e Sommet officiellement clôturé vendredi à la mi-journée,”d’entreprendre des consultations pour évaluer l’opportunité de convoquer d’urgence” cette réunion.
Ce sommet devrait prendre en compte “la responsabilité du système financier des pays développés dans la crise actuelle”, préviennent-ils, ainsi que “l’importance d’une participation active de la communauté ibéro-américaine à la définition d’une réponse internationale” et “la nécessité de coordonner et concerter les actions avec la participation des pays en développement”.
L’Argentine, le Brésil et le Mexique sont chargés de présenter cette proposition commune au sommet du G20 le 15 novembre à Washington, auquel l’Espagne a rappelé à San Salvador qu’elle n’a pas perdu espoir de participer.
Le Premier ministre espagnol, Jose Luis Rodriguez Zapatero, a insisté sur la nécessité d’une “réforme à fond du modèle de système financier international”. Cela ne peut se faire qu’avec “un grand accord multilatéral”, a-t-il insisté.
Dans le sillage du consensus de San Salvador, le Sommet a également résolu de “coordonner les positions avant la prochaine Conférence de Doha sur le financement du développement”, en décembre.
Le sommet de San Salvador était initialement consacré au thème “jeunesse et développement”, mais la crise s’est imposée à ses réflexions.
Il n’a cependant pas oublié les jeunes, qui, de 15 à 29 ans, représentent 35% de la population de la région. Sa “Déclaration de San Salvador” appelle à des programmes d’éradication de la pauvreté pour la jeunesse, dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement.
Un “Engagement de San Salvador”, adopté avec la Déclaration, propose des initiatives concrètes, comme “l’Ibérorchestre de la jeunesse” et le projet brésilien “Segundo Tempo” de prévention de la délinquance par la pratique du sport.
Il s’est achevé vendredi en accueillant la chanteuse colombienne Shakira, qui lui a demandé son aide pour “sauver 22 millions d’enfants de moins de 6 ans” qui, en Amérique latine, “souffrent des conséquences de l’inégalité économique et sociale”.
Shakira était venue présenter sa fondation humanitaire “Alas” (America Latina Accion Solidaria, Amérique Latine Action Solidaire), en compagnie du chanteur espagnol Alejandro Sanz et de Fher, le chanteur du groupe mexicain “Mana”.
Quelque 500 animateurs d’un “Sommet de la jeunesse populaire” ont fait parvenir vendredi aux dirigeants ibéro-américains une déclaration leur demandant d’assurer aux jeunes une éducation gratuite et l’accès à un emploi “digne”. Ils ont marché en cortège et sans incident jusqu’aux abord du Sommet.
Dans ses diverses conclusions, le Sommet de San Salvador a condamné “le terrorisme sous toutes ses formes”, et particulièrement l’attentat à la voiture piégée qui a fait 17 blessés jeudi matin en Espagne sur le campus de l’université de Navarre, à Pampelune.
Le Sommet a également condamné le “crime organisé”, réclamé une fois de plus la levée de l’embargo imposé à Cuba par les Etats-Unis, et réaffirmé la souveraineté de l’Argentine sur les îles Malouines.
Le Sommet ibéro-américain rassemble 19 pays latino-américains, l’Espagne, le Portugal et Andorre.
Deux absences ont été particulièrement remarquées à San Salvador: celle du leader cubain Raul Castro, représenté par le vice-président Carlos Lage, et celle du président vénézuélien Hugo Chavez, qui a annulé son déplacement en invoquant des “menaces” contre sa sécurité.