La Bourse de Paris clôture la semaine en hausse (+2,33%) dans un marché toujours nerveux

[01/11/2008 06:01:49] PARIS (AFP)

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à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

La Bourse de Paris a terminé la semaine en nette hausse vendredi, le CAC 40 bondissant de 2,33% dans le sillage de Wall Street, après avoir évolué en repli pendant la majeure partie de la séance, alors que la détérioration de l’économie entretenait la nervosité des marchés.

L’indice vedette a progressé de 79,25 points à 3.487,07 points, dans un volume d’échanges de 5,25 milliards d’euros.

Londres a pris 2,00% et Francfort 2,44%, tandis que l’Eurostoxx 50 gagnait 2,52%.

Plombé par les inquiétudes sur les perspectives économiques, et après une déroute des places asiatiques, le marché parisien s’était replié jusqu’en début d’après-midi, lâchant jusqu’à 2,58% en première moitié de séance.

Il s’est nettement ressaisi après l’ouverture de la Bourse de New York, où le Dow Jones avançait de 0,54% et le Nasdaq 0,41% vers 18H00, les investisseurs restant mesurés malgré une série d’indicateurs défavorables.

Ainsi, les dépenses de consommation des ménages en septembre ont diminué de 0,3%, leur plus fort recul depuis juin 2004, tandis que l’indice de confiance des consommateurs mesuré par l’Université du Michigan a nettement chuté en octobre.

De son côté, l’indice d’activité établi par les directeurs d’achats du secteur industriel dans la région de Chicago s’est effondré en octobre pour atteindre 36,2 points, contre 58,1 points en septembre.

“On est entré en récession, et il faut s’attendre à trois trimestres consécutifs très difficiles”, pronostique un vendeur d’actions parisien interrogé par l’AFP.

Cependant, tempère-t-il, “après être tombées jusqu’à des niveaux dramatiques en octobre, les Bourses se reprennent. Elles ont intégré la baisse des taux de la Fed (Réserve fédérale américaine), et s’attendent déjà à la décision inéluctable de la BCE (Banque centrale européenne)”, qui devrait elle aussi réduire son taux directeur le 6 novembre.

De son côté, Marc Touati, économiste chez Global Equities, estime que “le scénario du pire est toujours très loin d’être certain”.

Pour lui, “la baisse des cours du baril”, “la résistance de l’activité dans les services”, les baisses des taux d’intérêt ou encore “les plans passés et à venir de sauvetage de l’économie” devraient “progressivement porter leurs fruits” en termes d’investissement et de consommation.

Par ailleurs, les faibles valorisations des titres stimulent le retour des investisseurs sur le marché. “Pour la moitié des sociétés (cotées), la valorisation (en Bourse) est très inférieure à leurs fonds propres”, rappelle le vendeur d’actions, qui qualifie cette sous-évaluation d'”énorme aberration”.

Déjouant la défiance des investisseurs, certaines valeurs financières se sont nettement reprises: Crédit Agricole (+8,87% à 11,23 euros) a caracolé en tête du CAC 40 et Société Générale a grimpé de 6,48% à 42,17 euros. En revanche, Axa a baissé de 2,30% à 14,85 euros.

Par ailleurs, Sanofi-Aventis (4,84% à 49,43 euros) s’est vu récompensé, après la révision à la hausse de son objectif de résultat 2008 et une légère progression de son bénéfice net trimestriel.

L’Oréal a limité son recul (-2,95% à 59,01 euros), alors qu’il avait perdu plus de 10% dans matinée, victime d’un abaissement de ses prévisions de résultats pour 2008.

Euronext (CAC 40)