La Bourse de Paris toujours fébrile, après un octobre noir

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à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[01/11/2008 10:22:11] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, à l’issue d’un mois d’octobre cauchemardesque, devrait continuer la semaine prochaine à subir une forte volatilité, suspendue aux décisions des banques centrales et aux publications des résultats des entreprises.

Dopé par un rebond spectaculaire (+9,23%) mercredi, l’indice parisien a progressé de 9,18% sur la semaine écoulée, pour terminer à 3.487,07 points, ce qui ramène à 37,89% ses pertes depuis le début de l’année.

Le marché parisien aura lâché 14% sur les quatre dernières semaines, sa pire chute mensuelle depuis sa dégringolade de septembre 2002 (-17,49%).

Hoquetant entre replis et envolées, le marché parisien reste plombé par les incertitudes et des indicateurs médiocres, parmi lesquels une contraction du produit intérieur brut américain ou une dégringolade de la confiance des chefs d’entreprises et des consommateurs de la zone euro.

“Tant qu’on ne percevra pas d’amélioration des perspectives économiques et de stabilisation sur le marché interbancaire, la volatilité (amplitude des variations de cours, ndlr) devrait rester importante”, relève Benoît Peloille, stratégiste actions chez Natixis.

Signe de la nervosité du marché, le CAC 40 a enregistré sur le seul mois écoulé cinq des dix plus fortes baisses quotidiennes de son histoire (-9,04% le 6 octobre, -6,31% le 8 octobre, -7,73% le 10 octobre, -6,82% le 15 octobre et -5,92% le 16 octobre), mais aussi deux hausses journalières historiques (+11,18% le 13, et +9,23% cette semaine).

La baisse par la Réserve fédérale américaine de son taux directeur, alors que la Banque centrale européenne envisage de faire de même lors de sa réunion du 6 novembre, n’a pas suffi à rasséréner les investisseurs, préoccupés par la détérioration des perspectives des entreprises.

“Les résultats (trimestriels) des sociétés sont dans l’ensemble meilleurs qu’attendu par les marchés, mais le discours des dirigeants reste extrêmement prudent”, souligne M. Peloille.

Autre facteur de morosité: si les taux interbancaires poursuivent leur détente, “le durcissement des conditions sur le marché du crédit demeure”, constatent les analystes du bancassureur ING.

En revanche, le faible niveau des valorisations, qui pénalise tous les secteurs sans distinction, pourrait encourager des mouvements d’achats.

De nombreuses valeurs s’échangent à des cours similaires “malgré des niveaux de croissance attendue bien différents”, explique Charles Dautresme de Axa Investment Managers. Selon lui, c’est “un paradis pour les +stock pickers+”, ces investisseurs sélectionnant un titre jugé très sous-évalué par le marché.

“L’appétit pour le risque devrait rester limité, car les acteurs de marché habituels, et en particuliers les +hedge funds+ (fonds spéculatifs) ne sont plus capables de jouer ou pas prêts à le faire”, tempèrent toutefois les experts de BNP Paribas.

Pour Xavier de Villepion, vendeur d’actions chez Global Equities, “les marchés ont touché le fond et à partir de là, rebondissent peu ou prou”.

“Le pan financier est sauvé, et l’on passe maintenant à l’économie réelle. Cela prendra du temps et de la patience pour +recoller les morceaux+, mais au moins, on se retrouve de nouveau en terrain connu”, estime M. de Villepion, pour qui “ce n’est pas la première récession que le marché affronte”.

Sur la semaine à venir, outre les résultats de grandes entreprises dont la publication se poursuit, les investisseurs resteront attentifs aux nombreux indicateurs d’activité aux Etats-Unis comme en zone euro.

Euronext (CAC 40)