[01/11/2008 18:54:28] RYAD (AFP)
à Londres le 30 octobre 2008 avec Angela Merkel. (Photo : Shaun Curry) |
Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, a débuté samedi en Arabie saoudite une tournée de quatre jours dans le Golfe lors de laquelle il espère convaincre ses interlocuteurs de soutenir financièrement les pays affectés par la crise, une mission qui s’annonce délicate.
M. Brown, en provenance de Londres, a été accueilli en début de soirée à l’aéroport de Ryad par le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal, selon une journaliste de l’AFP accompagnant le Premier ministre britannique.
Au sein de sa délégation ont pris place le ministre britannique du Commerce, Lord Peter Mandelson, le secrétaire à l’Energie Ed Miliband, et 27 importants hommes d’affaires britanniques.
Tout au long de cette tournée, qui doit également mener Gordon Brown aux Emirats arabes unis et au Qatar, l’essentiel des discussions devrait être consacré à la crise financière et à la baisse du prix du pétrole, dommageable pour les monarchies pétrolières du Golfe.
M. Brown devrait suggérer aux chefs d’Etat des trois pays de contribuer à l’augmentation des réserves du Fonds monétaire international (FMI), qu’il vient d’appeler de ses voeux pour éviter la propagation de la crise financière.
“Ce sont les pays qui ont des réserves substantielles, les pays riches en pétrole et d’autres qui vont être les plus importants contributeurs” au FMI, dont les réserves sont actuellement de 250 milliards de dollars, a-t-il souhaité au cours de la semaine écoulée.
“Evidemment je vais me rendre dans le Golfe ce week-end et ce sera l’un des sujets” au programme, a-t-il promis, considérant qu’un accroissement des réserves du FMI, qui a déjà consenti des prêts à l’Islande, à la Hongrie et à l’Ukraine, aiderait à prévenir une propagation de la crise.
Le dirigeant britannique devrait cependant se heurter à une vive résistance.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont sont membres l’Arabie saoudite –premier exportateur mondial–, les Emirats arabes unis et le Qatar, a déjà prévenu qu’il ne fallait pas compter sur elle pour renflouer les pays occidentaux.
Le secrétaire général de l’Opep, le Libyen Abdallah el-Badri, a jugé mardi dernier “surprenant” que tout le monde se tourne vers l’Opep pour sortir de cette crise et voler au secours de l’Occident.
“Cette crise a son origine aux Etats-Unis et doit être résolue aux Etats-Unis, ils en sont capables”, a-t-il jugé de Londres.
Même si la plupart d’entre eux disposent toujours d’imposantes réserves monétaires, les pays du Golfe sont confrontés à une baisse de leurs revenus, qu’ils tirent à plus de 80% du pétrole, dont les prix ont perdu plus de 55% en moins de quatre mois, pour descendre sous les 60 dollars.
M. Brown s’est attiré leur réprobation en se disant “déçu” la semaine passée par la décision de l’Opep de réduire son offre de 1,5 million de barils par jour, pour tenter d’enrayer cette chute des prix du brut.
En outre, les membres de l’Opep sont suspicieux à l’égard du FMI, qu’ils jugent dominé par les Etats-Unis et les autres membres du G7.
Le séjour de M. Brown dans le Golfe devance le sommet inédit des chefs d’Etat des grands pays industrialisés et émergents (G20) à Washington le 15 novembre, destiné à discuter la réforme du système financier international, et pour lequel les Etats du Golfe seront représentés par le roi saoudien Abdallah.
Il intervient par ailleurs au lendemain de l’annonce par la banque britannique Barclays d’une nouvelle levée de fonds de près de 9 milliards d’euros, qui donnera plus de 30% de son capital au Qatar et à Abou Dhabi.