A la tunisienne, sitôt que le courant est lancé, rien ne peut plus l’arrêter…
comme les voitures Diesel, en somme ! Pendant des mois, les banques tunisiennes
ont gardé une réserve de rigueur alors que les médias du monde entier,
télévisions en tête, ont entretenu le brasier de milliers d’informations
successives sur les tempêtes qui s’étaient emparées de la sphère financière aux
USA puis un peut partout ailleurs.
Profitant de la tenue de leurs communications financières au sein du club très
select de l’Association des intermédiaires en Bourse (parfois dans le siège de
celui-ci, parfois dans les locaux desdites banques ou même dans des hôtels de la
place), elles se sont enfin exprimées haut et fort sur leur position à propos de
la crise.
Ce qui attire particulièrement l’attention, c’est que le ton restait
uniformément serein, exactement comme si elles s’étaient données le mot pour ne
pas enflammer les esprits. Les premiers responsables de la Banque de l’habitat,
de l’Arab Tunisian Bank, d’Attijari Bank, de la Banque nationale agricole… sont
montés au créneau, parfois de leur propre initiative, parfois pour répondre aux
questions des journalistes.
En gros, leur message est le même : notre système financier (et particulièrement
bancaire) va bien, il n’a pas eu des élans aventuriers, les traders sont
contrôlés comme il convient dans les règles, la loi tunisienne ne permet pas les
procédés de titrisation… Certains sont même allés jusqu’à dire qu’ils avaient
opéré une sorte de sondage d’opinion auprès de leurs clients et constaté qu’il
n’y avait pas de baisses de commandes (un clin d’œil à l’économie réelle).
Mais tous disent également que la crise est loin d’être passée et qu’il faut
garder les instances d’alerte (en interne ou au niveau national) constamment en
veille.
