Brown se dit “optimiste” sur une aide financière des pays du Golfe au FMI

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à Ryad le 2 novembre 2008

[03/11/2008 09:55:59] DOHA (AFP) Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, s’est dit optimiste dimanche quant à la possibilité d’obtenir des monarchies pétrolières du Golfe une aide envers le FMI, dans le but de secourir les pays victimes de la crise financière.

“Je pense que les Saoudiens vont contribuer, comme d’autres pays, et que nous aurons un fonds mondial plus important”, a déclaré M. Brown à la presse à Ryad, estimant que d’autres Etats du Golfe suivront.

“Les gens veulent investir à la fois pour aider le monde à traverser cette très mauvaise passe mais aussi pour travailler avec nous afin que nous soyons moins dépendants du pétrole et que nous ayons des prix du pétrole plus stables”, a-t-il ajouté.

M. Brown a entamé samedi à Ryad une tournée de quatre jours qui l’a conduit dimanche à Doha pour y rencontrer son homologue Hamad ben Jassem et l’émir du Qatar, Hamad ben Khalifa Al-Thani.

Le Premier ministre britannique se rendra ensuite lundi à Abou Dhabi pour une visite de deux jours, selon l’agence officielle émiratie Wam.

M. Brown tente de persuader les dirigeants de ces Etats d’aider le Fonds monétaire international (FMI) à accroître ses ressources actuelles, qui se chiffrent à 250 milliards de dollars, pour soutenir les économies de pays affectés par la crise financière mondiale, comme la Hongrie, l’Ukraine et l’Islande.

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à Doha (Photo : Khalid Muftah)

Ryad n’a effectué aucun commentaire officiel mais, de source gouvernementale britannique, on a affirmé que les Saoudiens ne souhaitaient pas devenir “la vache à lait” d’économies “à la dérive”.

Le Premier ministre du Qatar a, lui, souligné que Doha préférait coopérer avec la communauté internationale, plutôt que de l’aider.

“Nous devons travailler ensemble, mais au lieu d’utiliser le mot +aide+, je pense que nous devrions employer celui de +coopération+”, a-t-il dit lors d’une conférence de presse avec M. Brown.

Le ministre britannique du Commerce, Peter Mandelson, qui accompagne M. Brown, a déclaré que la conclusion d’un accord était “un processus, non un événement”. Aucun accord n’est attendu dans les prochains jours.

Dimanche, à Ryad, M. Brown avait estimé qu’en soutenant le FMI, les pays du Golfe pouvaient se prémunir d’un effet de “contagion”.

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étrole des pays membres de l’Opep, selon l’AIE, et leur quota officiel de production

“J’ai bon espoir que vous et d’autres Etats du Golfe aurez la volonté de vous joindre à d’autres pays pour empêcher la crise de s’étendre, en aidant à renforcer le fonds international pour les économies affectées”, avait-il dit.

Plaidant en faveur d’un rôle accru des pays du Golfe dans le système financier international, M. Brown s’est dit favorable à une “réforme des institutions internationales”.

Et d’ajouter que l’Arabie avait un “rôle crucial” à jouer pendant le sommet du G20 à Washington le 15 novembre, lors duquel les chefs d’Etat des grands pays industrialisés et émergents vont discuter d’une refonte du système financier international.

“Un nouvel ordre mondial” plus juste et plus stable peut émerger de la crise, a-t-il encore estimé.

Le Premier ministre britannique, qui s’est heurté à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) au sujet de sa récente réduction de production, a aussi souhaité un marché pétrolier plus stable. L’Arabie saoudite est le premier producteur de l’Opep.

“Nous avons un intérêt commun en tant que producteurs et consommateurs à avoir des prix plus stables et une transition, à plus long terme, vers une économie avec moins d’émissions de carbone”, a dit M. Brown.

Les prix du pétrole ont baissé de presque 60% depuis juillet, passant d’environ 150 dollars le baril à quelque 60 dollars. Les marchés du Golfe se sont en outre écroulés, perdant 250 milliards de dollars en octobre.

Avant de conclure sa visite en Arabie, Gordon Brown a serré la main à d’anciens détenus saoudiens de la base américaine de Guantanamo, à Cuba, qui suivent un programme de réinsertion.