Les cours du pétrole fléchissent, les craintes sur la consommation dominent

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à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[03/11/2008 11:37:37] LONDRES (AFP) Les cours du pétrole entamaient la semaine sur une note faible lundi en début d’échanges européens, alors que les craintes sur la consommation d’or noir restaient la dominante et que le marché attendait de voir l’Arabie saoudite réduire sa production, conformément à la décision de l’Opep.

Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s’échangeait en baisse de 93 cents à 64,39 dollars sur l’InterContinental Exchange (ICE) de Londres.

Pendant ce temps, le baril de “light sweet crude” pour livraison en décembre perdait 69 cents à 67,12 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

La tendance à la baisse, qui a prévalu tout au long du mois d’octobre avec une chute jamais vue de plus de 30% en un mois, s’imposait à nouveau lundi matin après une brève parenthèse vendredi.

Les cours avaient terminé la semaine raffermis, à 67,81 dollars, en hausse de 1,85 dollar à New York, et à 65,32 dollars à Londres, en hausse de 1,61 dollar, soutenus par une remontée de Wall Street.

Le scénario d’une récession économique mondiale a encore pris de la consistance, nourrissant les craintes sur la consommation d’or noir. Dernière mauvaise nouvelle en date, la confiance des chefs d’entreprise et des consommateurs de la zone euro a chuté en octobre à son plus bas depuis 1993.

La décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de réduire son offre de 1,5 million de barils par jour (mbj) à compter du 1er novembre semble donc pour l’heure insuffisante à inverser la tendance.

La décision “va prendre beaucoup de temps pour se mettre en place”, a déclaré dimanche le ministre algérien de l’Energie et président en exercice du cartel.

“Plusieurs pays dont l’Algérie, les Emirats, l’Iran, le Nigeria ont déjà annoncé la baisse de leur production. On attend que les autres membres (du cartel, ndlr) informent leurs clients pour évaluer l’impact de la décision prise par le cartel à Vienne sur le marché”, a-t-il précisé.

L’Arabie saoudite, chef de file de facto de l’Opep et alliée traditionnelle des Américains, n’a notamment pas encore fait connaître la baisse de son offre, un signe fort guetté par le marché pétrolier.

“Plusieurs pays de l’Opep ont réduit de 5% leur production, mais le marché attend avec nervosité que l’Arabie saoudite en fasse autant”, a ainsi souligné Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix.

Les opérateurs semblent donc peu s’émouvoir de la perspective d’une nouvelle contraction de l’offre de l’Opep en décembre, déjà évoquée par des membres durs du cartel, comme le Venezuela.

Dans ce contexte dominé par les craintes sur la consommation, ils ignoraient tout autant les violences en Irak, où se trouvent des réserves d’or noir parmi les plus importantes de la planète. Le vice-ministre irakien du Pétrole, Saheb Salmane Qoutoub, a été blessé par une bombe lundi alors qu’un double attentat faisait six morts devant un bâtiment de la police de la capitale irakienne.

“Le cycle haussier de 2007-2008 a pris fin, et nous nous attendons à ce que les prix continuent à descendre vers les 50 dollars, avant de se redresser”, ont prédit les analystes de la banque Barclays Capital dans une note technique.