Société Générale continue à croire en sa banque d’affaires, malgré la crise

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énéral de la Société Générale Frédéric Oudéa, le 3 novembre 2008 à La Défense (Photo : Eric Piermont)

[03/11/2008 17:12:59] PARIS(AFP) (AFP) Malgré l’impact très défavorable de la banque de financement et d’investissement sur ses résultats, la Société Générale a de nouveau défendu son modèle lundi, celui d’une banque universelle prête à maintenir une présence forte dans la banque d’affaires en dépit de la crise.

Jadis locomotive des résultats, la banque de financement et d’investissement a généré une perte de 244 millions d’euros au troisième trimestre, ce qui a valu au bénéfice de la Société Générale de fondre de 83%, à 183 millions d’euros.

Le directeur général Frédéric Oudéa n’a pourtant pas dévié de son credo, martelant son souhait de “garder un équilibre entre banque de détail et banque de financement et d’investissement”.

Une stratégie qui tranche avec les revirements opérés récemment par de nombreuses banques européennes, désireuses de réduire leur exposition aux activités de marché, frappées de plein fouet par la crise financière.

En France, le Crédit Agricole a restructuré les activités de sa banque de financement et d’investissement Calyon, tandis que la Caisse d’Epargne et Banque Populaire en faisaient de même avec leur filiale Natixis, évoquant un recentrage “sur les métiers les plus porteurs et les moins volatils”.

Même le géant européen de la banque d’affaires, le suisse UBS, a pris un virage dans ce sens, entamant la scission de son activité banque d’investissement qui pourrait mener à sa cession pure et simple.

“Nous sommes convaincus que notre modèle d’activité est solide et saura affronter 2009 avec les bons atouts”, a expliqué lundi le directeur de la banque d’affaires de la Société Générale, Michel Péretié, précisant que les effectifs de la division seraient maintenus “à taux constants” entre fin 2007 et fin 2009.

Sur les quatre derniers trimestres, la banque de financement et d’investissement (BFI) en a pourtant terminé trois sur une perte et affiche un solde total négatif de 4,209 milliards d’euros.

S’agissant des activités de BFI, M. Oudéa s’est dit “extrêmement confiant sur l’année 2009”.

Une stratégie plutôt validée par le marché. “La banque a montré sa capacité de manoeuvre, en trading (activités de marché, qui figurent dans le pôle BFI, NDLR) notamment”, a même salué Pierre Chédeville, analyste du Crédit Mutuel-CIC.

Jean-Pierre Lambert, analyste de Keefe Bruyette and Woods, a relevé que la banque avait indiqué avoir dégagé en octobre des revenus positifs sur la banque de financement et d’investissement, malgré des conditions de marché extrêmement délicates.

Si beaucoup tablent sur une profonde évolution du modèle de banque de financement et d’investissement provoquée par la crise, marquée notamment par un volume d’activité sensiblement réduit, la Société Générale entrevoit un marché resserré, riche en opportunités pour les acteurs qui auront persisté.

“Nous allons vers un monde où certes, sur certaines activités, il y aura moins de volume, mais aussi moins d’acteurs”, a anticipé M. Oudéa, avec la disparition de Lehman Brothers, les rachats de Bear Stearns ou Merrill Lynch, ainsi que les retraits partiels d’autres grands acteurs historiques.

“En simplifiant, il y aura cinq acteurs aux Etats-Unis et cinq acteurs en Europe”, a-t-il dit.

Premier acteur mondial des produits dérivés sur les actions, très présent sur d’autres produits financiers complexes ou structurés, la banque refuse de renoncer à ses orientations historiques en la matière, envisageant même l’avenir avec appétit.

“On se muscle pour entrer dans l’année 2009 le plus fort possible”, a lancé M. Oudéa.