Fortis : enquête sur un délit d’initié visant le chef de la diplomatie belge

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étrangères Karel De Gucht, le 26 septembre 2008 à New York (Photo : Benoit Doppagne)

[04/11/2008 08:43:45] BRUXELLES (AFP) La Commission bancaire belge a ouvert une enquête pour délit d’initié sur le chef de la diplomatie belge Karel De Gucht, qu’une plainte anonyme accuse d’avoir fait vendre par ses proches des actions Fortis juste avant le démantèlement de la banque, a rapporté mardi la presse.

Interrogé par les médias belges, le ministre libéral flamand, qui accompagne le roi Albert II en visite d’Etat en Inde, a démenti lundi toute irrégularité de sa part, admettant seulement que son épouse, de sa propre initiative, avait vendu le 3 octobre 2.000 actions Fortis appartenant à sa mère.

“Je n’ai pas vendu d’actions Fortis ni donné des informations à qui que ce soit” concernant les difficultés de la banque, a-t-il assuré.

Malgré ce démenti, une enquête a été ouverte par la Commission bancaire, financière et des assurances (CBFA), l’organisme de contrôle chargé des vérifications dans pareil cas, a indiqué lundi soir le ministère des Finances. L’affaire faisait la Une de plusieurs journaux belges francophones comme néerlandophones ce mardi.

Selon l’hebdomadaire satirique flamand Humo, qui a révélé mardi l’existence de la plainte anonyme accusant M. De Gucht de délit d’initié, les actions – d’une valeur totale de 500.000 euros – auraient été vendues le vendredi 3 octobre, par la femme et par des proches du ministre ayant leur compte dans une agence Fortis, en Flandre.

Selon M. De Gucht, les montants cités par Humo sont inexacts, son épouse et le frère de celle-ci ayant cédé les 2.000 actions à 5,50 euros alors qu’elles avaient été achetées 22,50 euros.

L’action Fortis avait ouvert ce jour là à 5,701 euros pour clôturer à 5,465 euros. Le soir même les Pays-Bas nationalisaient la partie néerlandaise de Fortis en perdition et durant le week-end, le gouvernement belge et la banque française BNP Paribas reprenaient le reste. Du coup, l’action Fortis ne valait plus que 1,93 euros à la reprise le lundi 6 octobre.

Fortis avait cependant bénéficié d’une première injection de capital dès le 28 septembre et ses graves difficultés n’étaient un secret pour personne.