[05/11/2008 13:13:07] BERLIN (AFP)
ère allemande Angela Merkel, le 4 novembre 2008 à Berlin (Photo : Michele Tantussi) |
Le conseil des ministres allemand a adopté mercredi une série de mesures destinées à soutenir l’économie, durement touchée par la crise, paquet hétéroclite qui va peser pour quelque 23 milliards d’euros sur les finances publiques, a annoncé le ministère des Finances.
Les ministres ont voté un catalogue de mesures ciblées. Parmi elles, un changement pendant les deux ans à venir des règles comptables sur l’amortissement, pour stimuler l’achat de biens d’investissement; une exonération de la taxe sur les voitures neuves pour relancer le secteur automobile; l’élargissement des possibilités de déduction des factures d’artisan, ou encore un programme d’investissement public dans les infrastructures routières.
Le coût total des mesures sera de 23 milliards d’euros sur quatre ans pour l’Etat fédéral, les Länder et les communes, selon le ministère des Finances.
La chancelière Angela Merkel avait déjà dévoilé un certain nombre de ces points mardi.
Opposée à un programme de soutien à la conjoncture “classique”, synonyme de lourdes dépenses publiques, ainsi qu’à une baisse d’impôts telle que la réclamait son ministre de l’Economie et une partie des milieux économiques, elle avait demandé à son gouvernement de plancher sur des mesures très ciblées destinées à soutenir certains secteurs.
Le gouvernement a opté pour des incitations, qui doivent conduire les entreprises à investir et les ménages à consommer, sans que l’Etat n’ait à mettre trop profondément la main à la poche.
La mesure la plus coûteuse pour les finances publiques sera le retour à un amortissement dégressif des biens d’investissement, qui se traduira par un manque à gagner fiscal de près de 13 milliards d’euros, mais est censé inciter les entreprises à s’équiper.
L’exonération pendant un an de la taxe sur les voitures neuves, mesure hautement symbolique que l’industrie automobile en pleine déconfiture appelait ardemment de ses voeux, va peser quant à elle pour près de 1,4 milliard d’euros.
Le principe d’un dispositif de soutien à la conjoncture était salué par beaucoup, mais le programme est souvent jugé impropre à relancer l’économie. Ce sont “des mesures ponctuelles sans concept global et sans force de frappe”, déplorait ainsi la fédération des PME de droite MIT mercredi.
L’économie allemande, et notamment son industrie, subit de plein fouet le recul de la demande mondiale. Le produit intérieur brut (PIB) devrait croître de 0,2% au mieux l’an prochain.