Alstom rassure avec “bon” 1er semestre et une confirmation de ses objectifs

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à La Rochelle (Photo : Xavier Leoty)

[06/11/2008 09:43:53] PARIS (AFP) Le groupe industriel Alstom a confirmé jeudi son objectif de rentabilité à l’horizon 2010 après un premier semestre jugé solide malgré le ralentissement économique mondial.

Son bénéfice net a augmenté de 36% à 527 millions d’euros, au cours du premier semestre, clos fin septembre, de son exercice décalé 2008/2009, alors que les analystes attendaient 506,8 millions, selon le consensus établi par Dow Jones Newswires.

Son bénéfice opérationnel a augmenté de 22% à 697 millions, faisant ressortir une marge opérationnelle de 7,8%, en amélioration par rapport aux 7,2% du premier semestre de l’exercice précédent.

Après ces résultats jugés “bons” par le PDG Patrick Kron, l’action gagnait 0,86% à 40,91 euros vers 10H00 (09H00 GMT), tandis que le CAC 40 perdait 3,56%.

“Alstom ne vit pas dans une bulle. Nous ne sommes pas à l’abri des évolutions macroéconomiques”, a nuancé M. Kron lors d’une conférence téléphonique.

“On est à l’écoute”, a-t-il ajouté: “nous sommes prudents, sélectifs dans nos dépenses, attentifs à nos programmes d’investissements”.

“Ceci dit Alstom est dans une situation que je considère favorable pour faire face aux incertitudes”, en particulier parce que “les besoins en infrastructures demeurent importants” à moyen et long termes, a-t-il expliqué.

Sur le seul premier semestre, ses commandes ont progressé de 20% à 15,4 milliards d’euros, un niveau “record”, supérieur aux attentes des analystes (14,35 milliards), atteint grâce à la croissance de la division énergie (Power Systems, +41%).

Elles portent le carnet de commandes à 47 milliards (+26%), soit “plus de 30 mois de chiffre d’affaires”, ce qui offre au groupe “une forte visibilité sur la croissance future” et lui permettra de “faire face à tout changement” potentiel de la conjoncture, a fait valoir M. Kron.

Le chiffre d’affaires, en hausse de 12% à 8,96 milliards, est globalement en ligne avec les prévisions des analystes (9,08 milliards).

Dans ces conditions, le groupe a confirmé son objectif d’une marge d'”environ 9%” en mars 2010, à l’issue du prochain exercice (2009/2010), dont 10% à 11% de marge pour l’énergie et les services associés, et 7% à 8% dans les transports.

“Il n’y a aucune raison de faire quelque virage que ce soit par rapport à notre stratégie”, a affirmé Patrick Kron.

Le groupe n’a jusqu’à présent enregistré “aucune annulation de quelque ordre que ce soit dans son carnet de commandes”, a-t-il ajouté.

Interrogé pour savoir si certains clients repoussaient leurs projets, il a jugé qu’on ne pouvait “pas totalement l’exclure”. Mais, a-t-il souligné, le report de certains projets est “absolument classique: ça se produira demain comme ça s’est produit hier”.

Evoquant le projet de ligne ferroviaire en Argentine, il a jugé qu’il allait être “probablement décalé”, mais qu’il finira par “se faire” car “le besoin est là”.

Une source proche du dossier avait indiqué fin octobre à l’AFP que la crise financière empêchait la banque française Natixis, partie au projet, de lever sur les marchés les financements nécessaires à la réalisation de ce projet de 2,4 milliards d’euros.

Alstom a par ailleurs souligné qu’il restait intéressé par des acquisitions, et des “investissements stratégiques”.

Le groupe a investi 195 millions d’euros au premier semestre, afin d'”accroître les capacités de production, particulièrement sur les marchés en forte croissance”.

Il disposait au 30 septembre d’une trésorerie d’1,864 milliard d’euros, contre 904 millions au 31 mars.

Patrick Kron a par ailleurs indiqué que la question d’un rapprochement entre son groupe et le groupe nucléaire Areva n’avait “pas beaucoup bougé”.