[06/11/2008 16:34:05] FRANCFORT (AFP)
à Francfort (Photo : Thomas Lohnes) |
Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a ouvert la voie jeudi à une nouvelle baisse prochaine des taux directeurs en zone euro, en déclarant qu’il ne pouvait pas l’exclure.
“Je ne peux pas exclure que nous réduisions à nouveau les taux”, a déclaré le Français au cours d’une conférence de presse.
Le conseil des gouverneurs avait décidé plus tôt d’abaisser d’un demi-point à 3,25% le principal taux directeur, qui détermine le niveau du crédit dans les quinze pays de la zone euro. Les gardiens de l’euro ont même évoqué une baisse plus ample, de 0,75 point de pourcentage, avant d’opter “à l’unanimité” pour un demi-point jugé “juste et approprié”.
“La perspective pour la stabilité des prix continue à s’améliorer”, a expliqué M. Trichet. L’inflation devrait rentrer dans le rang dans le courant 2009, a-t-il dit, sous l’effet conjugué de la chute des prix des matières premières et du ralentissement économique en cours. La pression inflationniste liée aux salaires devrait aussi diminuer.
Parallèlement, l’horizon pour l’économie est sombre et l’intensification de la crise financière fait toujours peser “des incertitudes extraordinairement élevées” sur la croissance de la zone euro et du monde entier, a-t-il dit.
La demande est appelée a ralentir pendant une “période plutôt prolongée”, a-t-il souligné. Même s’il ne voit pas de pénurie du crédit “pour le moment” en zone euro, les tensions se sont intensifiées depuis l’effondrement de la banque d’affaires américaines Lehman Brothers, a-t-il dit.
“Nous vivons dans un autre univers depuis le 15 septembre”, date de la mise en faillite de la banque américaine, a-t-il jugé.
“Des défis exceptionnels se dressent devant nous”, a-t-il insisté exhortant tous les acteurs, des pouvoirs publics aux partenaires sociaux à “prendre leur responsabilités”.
“Nous attendons que le secteur bancaire apporte sa contribution afin de rétablir la confiance”, a-t-il ajouté, encourageant les établissements à prendre “pleinement en compte les mesures de soutien significatives adoptées par les gouvernements en réponse aux turbulences financières”.
Il a enfin redit que le pacte de Stabilité et de Croissance devait être “complètement appliqué”, comme cela a d’ailleurs été confirmé récemment par les Etats au cours d’une réunion des ministres des Finances européens à Bruxelles, même si, crise oblige, ils ont renoncé à un retour à l’équilibre des finances publiques dès 2010.