Climat : l’AIE demande une action forte et urgente pour limiter les émissions de gaz à effet de serre

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électrique à charbon à Jaenschwalde, dans l’Allemagne de l’Est, en 2007 (Photo : Michael Urban)

[06/11/2008 15:12:36] PARIS (AFP) Il est urgent d’agir pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, avertit l’Agence internationale de l’Energie (AIE) dans un rapport diffusé jeudi, jugeant “choquantes” les conséquences de l’inaction.

“Une action forte et coordonnée devient urgente pour infléchir la croissance des émissions de gaz à effet de serre et limiter ainsi la hausse des températures”, avertit l’AIE dans son rapport sur les perspectives énergétiques mondiales.

Selon les projections de l’AIE, les émissions de CO2 liées au secteur énergétique devraient passer de 28 gigatonnes en 2006 à 41 Gt tonnes en 2030, soit une augmentation de 45%.

Les 3/4 de cette augmentation seront dus à la Chine, à l’Inde et au Moyen-Orient et pour 97% aux pays ne faisant pas partie de l’Organisation de coopération et de développement économique (Ocde), souligne l’AIE.

L’urbanisation galopante explique cette évolution, les citadins consommant plus d’énergie et émettant plus de CO2 que les ruraux.

Ainsi, la part des grandes villes dans les émissions globales passera de 71% en 2006 à 76% en 2030.

“La route pour Copenhague ne doit pas être pavée que de bonnes intentions”, souligne-t-elle.

Copenhague doit accueillir en décembre 2009 le sommet de l’Onu pour définir un nouveau cadre de lutte contre le changement climatique après l’expiration de la première phase du Protocole de Kyoto en décembre 2012.

Tout accord à Copenhague devra prendre en compte l’importance des principaux pollueurs: les cinq plus gros émetteurs de CO2 lié à l’utilisation de l’énergie – Chine, Etats-Unis, Europe, Inde et Russie – comptent pour près des 2/3 des émissions globales, une proportion qui devrait reste inchangée d’ici 2020, selon l’Aie.

Selon les projections de l’AIE, les 3/4 de la production d’électricité dans le monde en 2020 proviendront de centrales déjà existantes aujourd’hui, ce qui limite les perspectives d’une baisse des émissions de CO2.

L’Agence évalue à 4.100 milliards de dollars entre 2010 et 2030 les investissements nécessaires (technologies “propres” etc.) pour contenir la hausse de température à 3 degrés (soit une concentration de 550 parties par millions contre 383 ppm actuellement).

Limiter la hausse à 2 degrés (soit 450 ppm) impliquerait 2.700 milliards de dollars d’investissements supplémentaires.