Electronique : le géant Panasonic veut mettre la main sur Sanyo

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ésident de Sanyo Electric Co. lors d’une conférence de presse le 5 novembre 2008 à Tokyo (Photo : Kazuhiro Nogi)

[07/11/2008 09:43:40] TOKYO (AFP) Le tentaculaire groupe d’électronique japonais Panasonic a confirmé vendredi son envie de mettre la main amicalement sur Sanyo, son compatriote et voisin oeuvrant dans des domaines similaires et complémentaires, afin de former le numéro un diversifié du secteur au Japon.

“Sur la base de résolutions adoptées au cours de nos conseils d’administration respectifs ce vendredi, nous avons décidé d’entamer des discussions afin de constituer une alliance capitalistique et industrielle”, ont expliqué les deux grands noms de l’univers des technologies grand public de pointe, officialisant des rumeurs savamment distillées dans la presse.

But avoué: faire de Sanyo une filiale de Panasonic, géant en pleine forme malgré la conjoncture économique mondiale exécrable.

Les fuites multiples dans les médias font aussi état de négociations en cours avec les trois plus gros détenteurs de titres Sanyo, à savoir les groupes financiers japonais Sumitomo Mitsui Banking Corporation, Daiwa Securities SMBC et américain Goldman Sachs.

Sanyo, alors embourbé dans une crise multiforme, leur avait accordé en 2006 des actions préférentielles qui, converties en titres ordinaires, représenteraient en gros 70% des droits de vote.

Les contrats négociés à l’époque préciseraient que ces actions doivent être reprises par Sanyo ou cédées à un investisseur d’ici fin mars prochain.

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ésidents de Sanyo Electric Seiichiro Sano et de Panasonic Fumio Otsubo (Photo : Kazuhiro Nogi/Yoshikazu Tsuno)

Selon les analystes, dont Seiichi Suzuki de Tokai Tokyo Securities, Panasonic pourrait obtenir un bon prix en profitant du fait que “personne d’autre que lui-même et une pincée de fonds d’investissement ne s’est porté volontaire” pour entrer dans le capital de Sanyo, surtout par les temps difficiles qui courent.

Et les experts financiers d’en déduire que “l’entreprise n’est pas si attractive”, bien que sortie requinquée d’une sévère cure d’amaigrissement pluriannuelle (près de 15.000 suppressions de postes, 15% du total) et même si elle s’affirme désormais pleine de bonnes résolutions humanistes dans l’air du temps : développer essentiellement des produits bons pour l’environnement, la santé, l’hygiène et le divertissement multimédia.

Si ce mariage de raison est mené à bien, les origines des deux firmes devenues multinationales se ressouderont.

Sanyo a en effet été fondée en 1947 par Toshio Ue, beau-frère de Konosuke Matsushita, le bâtisseur de l’empire Panasonic (établi en 1918 sous la dénomination “Matsushita Denki Sangyo”) et figure tutélaire des grands patrons nippons visionnaires, philanthropes et pétris d’un sens aigu des affaires.

En adoptant son petit frère Sanyo, alors qu’il vient tout juste d’abandonner JVC (matériels audiovisuels), Panasonic enrichira surtout son catalogue de produits complémentaires des siens et élargira ses activités à des domaines actuellement très porteurs, dont, en premier lieu, les cellules photovoltaïques, une des spécialités de Sanyo au côté des non moins prometteuses batteries rechargeables de divers types. Sanyo est le numéro un mondial des modèles lithium-ion.

“En regroupant nos technologies et savoir-faire manufacturiers accumulés au fil des ans, nous pensons que nous pouvons constituer un ensemble fortement compétitif par le partage de nos ressources industrielles”, ont insisté les deux firmes.

Le géant “Panasonic Sanyo” deviendra le cas échéant le plus important groupe d’électronique diversifié japonais devant Hitachi et Sony, avec un chiffre d’affaires annuel cumulé qui dépassera les 11.200 milliards de yens (90 milliards d’euros), les quatre cinquièmes venant de Panasonic.