British Airways enregistre une perte mais limite les dégâts en se montrant offensive

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à l’aéroport d’Heathrow à Londres (Photo : Adrian Dennis)

[07/11/2008 13:13:05] LONDRES (AFP) British Airways (BA) a annoncé vendredi une perte nette semestrielle sur sa période estivale, illustrant les difficultés actuelles de toutes les compagnies aériennes, tout en résistant fort bien en Bourse grâce à son volontarisme pour l’après-crise.

La compagnie a perdu 42 millions de livres (53 millions d’euros), alors qu’elle en avait gagné 500 millions l’année dernière à la même époque. Cette perte est notamment due à une énorme augmentation de 52% du coût du carburant, qui a largement contribué à abaisser de 91,6% le bénéfice avant impôt, à 52 millions de livres. Le résultat net a ensuite basculé dans le rouge, en raison d’une charge fiscale ponctuelle de 79 millions de livres.

L’activité a ralenti, avec un nombre de passagers en baisse de 3,9% sur la période à 17,158 millions de personnes, et la tendance semble se poursuivre, puisque la compagnie a rapporté aussi une baisse de 5,6% de ses passagers en octobre.

Pourtant le chiffre d’affaires semestriel s’est plus que maintenu, avec une hausse de 6,4% à 4,754 milliards de livres.

Mais les analystes se sont surtout réjouis que BA ait réussi à obtenir un bénéfice d’exploitation de 140 millions de livres (contre 567 l’an dernier) alors qu’ils ne l’espéraient pas plus élevé que 95 millions de livres.

Ils ont également observé que, malgré l’époque particulièrement troublée, BA avait relevé ses perspectives de hausse du chiffre d’affaires à “au moins 4%” contre 3% précédemment, et qu’il misait à présent sur “un petit bénéfice d’exploitation” sur l’année entière, contre juste l’équilibre précédemment.

Les analystes de Panmure Gordon ont qualifié les résultats de “performance raisonnable dans des conditions de marché difficiles”, tandis que le titre BA menait la danse à la Bourse de Londres, gagnant jusqu’à plus de 22%.

Ces propos faisaient écho à ceux du directeur général Willie Walsh qui a évoqué “une bonne performance dans des conditions d’exploitation incroyablement difficiles”. “Ce semestre restera dans les mémoires comme une des périodes les plus sombres jamais rencontrées”, a-t-il dit.

M. Walsh a considéré que les coûts de tous ordres restaient “un problème-clé”. Le groupe a annoncé avoir mis de côté 40 millions de livres pour d’éventuels frais liés à des suppressions d’emplois. Un porte-parole a indiqué qu’ils serviraient “notamment” pour le départ de quelque 450 responsables du groupe ayant récemment accepté de quitter BA au 31 décembre.

M. Walsh n’a fait montre d’aucune crainte particulière sur l’avenir, notant une position de trésorerie “robuste”. Il a assuré que le groupe n’avait aucune intention de retarder la livraison des appareils qu’il a en commande.

BA réduira néanmoins sa capacité l’été prochain, de 1% seulement.

Le dirigeant a réclamé de nouveau une troisième piste à l’aéroport de Londres-Heathrow, alors que certains membres du gouvernement semblent hésiter actuellement.

Sur la BBC, il a trouvé l’expansion de l’aéroport, premier au monde pour le trafic international, “plus importante que jamais”. “C’est en période difficile qu’il faut vraiment agir pour l’avenir à long terme du pays”, a-t-il souligné.

Alors que la tendance actuelle du secteur est aux faillites pour certaines petites compagnies et à la consolidation pour les autres, M. Walsh a espéré que son rapprochement avec l’américaine American Airlines et avec l’espagnole Iberia recevrait prochainement le feu vert des autorités américaines.

Cette semaine, Michael O’Leary, directeur général de la compagnie à bas coûts irlandaise Ryanair, a prédit qu’il n’y aurait plus à terme en Europe que Lufthansa, Air France-KLM et British Airways d’une part, et Ryanair d’autre part.