[07/11/2008 19:32:11] WASHINGTON (AFP)
ômage aux USA |
Le chômage a brusquement bondi en octobre aux Etats-Unis, à 6,5%, un plus haut depuis plus de 14 ans, avec un niveau de suppressions d’emplois digne d’une profonde récession qui confirme la difficulté de la tâche qui attend le futur président Barack Obama.
La première économie mondiale a détruit 240.000 emplois. Depuis janvier, entreprises et administrations ont chaque mois plus licencié qu’embauché, selon les chiffres publiés vendredi par le département du Travail.
Le ministère a de plus revu en forte hausse son estimation du nombre des emplois perdus en août (à 127.000) et en septembre (à 284.000).
Le nombre des sans-emplois est ainsi remonté à un niveau inconnu depuis mars 1994. En septembre, le taux de chômage avait été estimé à 6,1%.
“Le taux de chômage pourrait passer au-dessus de la barre des 7% au début de l’année prochaine. Il a déjà dépassé le niveau de juin 2003 et la pente de la tendance est presque verticale”, s’est inquiété Ian Shepherdson, économiste de l’institut High Frequency Economics.
Le département du Travail a noté la forte accélération de la dégradation du marché de l’emploi intervenue depuis la fin de l’été: si 1,2 million de postes ont été supprimés depuis le début de l’année, “plus de la moitié de cette baisse ont eu lieu au cours des trois derniers mois.”
Stephen Gallagher, économiste à la Société Générale, a relevé qu’il fallait remonter au quatrième trimestre de 2001 pour trouver des licenciements aussi massifs. Pour lui, la question est désormais de savoir si l’on va dépasser les niveaux de cette époque –la dernière récession américaine– ce qu’il juge “possible”.
ésident élu Barack Obama et son épouse Michelle à l’université de Chicago (nord-ouest), le 7 novembre 2008 (Photo : Stan Honda) |
L’aggravation de la situation de l’emploi est un des défis immédiats auquel devra répondre le futur président américain, Barack Obama. M. Obama devait tenir vendredi une réunion avec son équipe économique avant de donner sa première conférence de presse depuis son élection mardi.
Les secteurs économiques épargnés par les suppressions d’emplois sont rares: seuls les mines, l’éducation, la santé et les services publics ont été créateurs nets d’emplois en octobre.
Le secteur tertiaire, qui représente près de 85% de l’emploi, est désormais particulièrement touché: il a perdu 108.000 postes, après 201.000 le mois précédent. Les plus fortes baisses ont été observées dans le commerce de détail (38.100 postes supprimés), frappé par la baisse de la consommation des ménages, dans la finance (-24.000), d’où est partie la crise, et dans les services aux entreprises (-45.000), signe d’un ralentissement de l’activité.
En mal chronique, l’industrie a continué de détruire massivement des emplois: 132.000 le mois dernier, après 83.000 en septembre.
“D’une manière générale, les chiffres macroéconomiques les plus récents montrent une dégradation rapide suggérant que la récession s’intensifie”, écrit Amine Tazi, économiste de Natixis.
Commentant les chiffres du chômage, la Maison Blanche y a vu un rappel de l’importance capitale de mettre en oeuvre le plan de sauvetage des banques que le Trésor commence à appliquer, alors qu’un projet de nouveau plan de relance économique se prépare au Congrès.
Le Fonds monétaire international avait pronostiqué la veille que les Etats-Unis pourraient enregistrer l’an prochain une contraction de 0,7% de leur activité économique.