à Bruxelles, le 7 novembre 2008 (Photo : John Thys) |
[08/11/2008 18:52:22] BRUXELLES (AFP) Le Premier ministre belge Yves Leterme a élevé le ton samedi contre les petits actionnaires de Fortis qui ont porté plainte contre le démantèlement du groupe conduit par le gouvernement belge, laissant entendre qu’il pourrait jeter l’éponge si la justice lui donne tort.
“Fortis était à deux millimètres de la banqueroute. Si les actionnaires veulent en revenir à cette situation, ils devront résoudre le problème eux-mêmes”, a déclaré M. Leterme, cité par le journal flamand Het Laatste Nieuws.
Le ministre des Finances Didier Reynders avait assuré vendredi que la vente de 75% des activités bancaires et d’assurance de Fortis en Belgique à BNP Paribas “se poursuivait” malgré un avis du procureur du tribunal de Commerce, ayant estimé jeudi l’opération “irrégulière” car elle s’était déroulée sans l’approbation d’une assemblée générale des actionnaires.
M. Reynders avait indiqué espéré pouvoir boucler l’opération d’ici au 4 décembre.
Pour Yves Leterme, si le tribunal suit dans les prochaines semaines l’avis du procureur et déclare la vente illégale, “l’Etat retirera son apport financier et ce sera une bonne nouvelle pour le budget”.
“Si nous n’avions rien fait, la valeur de l’action de Fortis ne vaudrait aujourd’hui plus un centime”, a commenté Yves Leterme, alors que le titre vaut actuellement environ un euro, contre environ 5 avant l’opération de sauvetage conduite par le gouvernement.
“Les actionnaires de Fortis qui se plaignent maintenant oublient un peu trop vite qu’ils portent aussi une responsabilité dans la genèse des événements. Ils font partie de l’assemblée générale qui a approuvé à 98% la reprise de la banque néerlandaise ABN”, a encore souligné le Premier ministre, selon qui, sans l’intervention de l’Etat, Fortis serait tombé en faillite, faisant perdre à ses actionnaires la totalité de leurs avoirs et plongeant le pays dans une très grave crise.