ésident brésilien Lula au sommet du G20 à Sao Paulo le 8 novembre 2008 (Photo : Mauricio Lima) |
[09/11/2008 00:00:16] SAO PAULO (AFP) Les pays les plus avancés et les grands pays émergents ont commencé samedi à discuter de premières mesures pour faire face à la crise financière internationale avant le sommet de Washington, des discussions qualifiées de “très productives” par les Etats-Unis.
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a ouvert samedi, dans un grand hôtel de Sao Paulo, une réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G20, par un appel à bâtir une “nouvelle architecture financière mondiale” pour répondre à la crise.
“Il s’agit d’une crise mondiale qui exige une réponse mondiale. C’est le moment de formuler des propositions pour un changement réel dans l’architecture financière mondiale”, a assuré Lula, qui a demandé un rôle accru pour les pays émergents dans la gouvernance économique mondiale.
Le sous-secrétaire au Trésor pour les Affaires internationales, David McCormick, a qualifié les premières discussions à Sao Paulo de “très productives”, dans un communiqué.
“Dans son discours, le président Lula a présenté un panorama constructif des défis auxquels nous faisons face et de la nécessité pour les pays développés et en voie de développement de travailler ensemble pour répondre à ces défis”, a-t-il ajouté.
Cette réunion ministérielle doit préparer le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement convoqué par le président américain George W. Bush le 15 novembre à Washington, sous la pression des Européens, pour tenter de trouver une réponse coordonnée à la crise mondiale, la pire depuis celle de 1929.
D’après le FMI, la récession frappera les Etats-Unis, l’Europe et le Japon, et la croissance mondiale se réduira à un maigre 2,2% en 2009 contre 3,7% en 2008.
Selon le président de la Banque mondiale (BM), Robert Zoellick, les pays du G20 se rapprochent d’un consensus sur la nécessité de réformer le système financier alors que les économies entrent dans “une zone de danger”.
“Nous avons besoin de moderniser le système multilatéral pour que d’importants pays en développement comme le Brésil puissent faire entendre leur voix”, a-t-il dit.
éunion du G20, le 8 novembre 2008 à Sao Paulo (Photo : Nelson Almeida) |
Robert Zoellick a estimé que, “dans les deux ans, on verrait de vrais changements dans le système mondial”.
Les quatre grands pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine), dits Bric, comme les Européens, réclament une réforme profonde et rapide du système financier mondial né après la Seconde Guerre mondiale et aujourd’hui ébranlé par la crise.
“Nous avons besoin d’une nouvelle gouvernance, plus ouverte et participative”, a déclaré le président brésilien, qui a réclamé une “plus grande participation” des pays émergents au sein des organismes financiers internationaux.
Il a souligné que “l’heure était venue de conclure un pacte entre les gouvernements pour une nouvelle architecture mondiale, capable de promouvoir la sécurité et le développement de tous sur un pied d’égalité”.
Les Etats-Unis, réputés réticents à toute réforme de fond, ont néanmoins estimé qu’il existait “un terrain d’entente” entre l’Union européenne et les Etats-Unis sur la nécessité d’une réforme du système financier.
Vendredi, les Bric ont réclamé une réforme du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, en vue d’un meilleur équilibre entre les pays avancés et en développement, et un renforcement du G20 avec des réunions élevées du niveau ministériel à celui des chefs d’Etat et de gouvernement.
Les 27 dirigeants européens réunis à Bruxelles ont également appelé à une refonte rapide du système financier international, avec un renforcement de la réglementation, demandant des résultats dès le début 2009, juste après l’entrée en fonction de Barack Obama.