Wall Street pourrait profiter d’une semaine calme pour prendre du recul

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à l’ouverture de la Bourse de New York, le 7 novembre 2008 (Photo : Mario Tama)

[09/11/2008 10:21:07] NEW YORK (AFP) Après des semaines de convulsions, Wall Street pourrait profiter d’une semaine à venir sans rendez-vous majeur pour faire le point sur le nouveau paysage économique apparu depuis la fin de l’été.

Confrontés à un agenda vide de grands rendez-vous, “les investisseurs pourraient en profiter pour prendre un peu de recul et juger des dégâts de ces dernières semaines”, observe Gina Martin, de Wachovia Securities.

Pour l’instant, “beaucoup restent à l’écart et attendent de voir comment le marché va se comporter jusqu’à la fin de l’année”, souligne Mme Martin.

Après une remontée spectaculaire de 18% en six séances, Wall Street a pris de plein fouet au cours de la semaine écoulée –une nouvelle fois très volatile– la dure réalité d’une économie en dégradation rapide.

La crise économique a rapidement fait de l’ombre à l’élection mardi soir de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis. “L’effet Obama” n’aura duré qu’une seule journée… celle où s’est tenu le scrutin présidentiel.

Les désastreux chiffres de l’emploi ont fait perdre près de 1.000 points au Dow Jones en deux jours, mercredi avec l’enquête du cabinet ADP, et jeudi par anticipation du rapport mensuel du ministère du Travail publié le lendemain.

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à la Bourse de New York, le 6 novembre 2008 (Photo : Spencer Platt)

Pour cette première semaine de novembre, le Dow Jones a reculé de 4,09%, à 8.943,81 points, après une hausse de plus de 11% la semaine précédente.

Le Nasdaq, à forte composante technologique, a cédé lui 4,27%, à 1.647,40 points, et l’indice élargi Standard and Poor’s 500 3,92%, à 930,75 points.

Le marché obligataire a retrouvé son statut d’investissement refuge. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est descendu à 3,780%, contre 3,970% vendredi dernier et celui à 30 ans à 4,261%, contre 4,369%.

La semaine prochaine, seul le chiffre des ventes de détail vendredi pourrait avoir un impact sur le marché, selon les analystes, alors que les inquiétudes sur la consommation sont grandissantes à l’approche des fêtes de fin d’année.

Côté résultats d’entreprises, la saison des publications touche à sa fin.

L’assureur AIG, passé au plus fort de la crise dans l’orbite de l’Etat fédéral, publiera ses chiffres pour le troisième trimestre lundi, et le numéro un mondial de la distribution Wal-Mart jeudi.

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ège de General Motors, le 7 novembre 2008 à Detroit (Michigan) (Photo : Bill Pugliano)

La semaine écoulée a de nouveau vu se multiplier les révisions à la baisse des prévisions et les charrettes de licenciement. Mattel (jouets), AMD (microprocesseurs), Circuit City (distribution de produits électroniques), American Express (finance) ont annoncé tour à tour des suppressions d’emploi.

Sans compter le secteur automobile et ses centaines de milliers d’emplois, qui a appelé le gouvernement à l’aide, pour lui éviter une faillite annoncée pour l’année prochaine. L’ex numéro un mondial du secteur, General Motors, a reconnu vendredi être menacé d’une crise imminente de liquidités.

Pour Marc Pado, de Cantor Fitzgerald, les investisseurs ont déjà les yeux tournés vers les résultats du quatrième trimestre.

“Les attentes sont dans les tréfonds”, rapporte l’analyste. Mais cela pourrait aboutir à un rebond, si les entreprises devaient faire un tout petit peu mieux que prévu.

La façon dont le prochain président et la majorité démocrate au Congrès vont gérer la crise ne manquera pas d’être décortiquée par Wall Street, qui guette aussi impatiemment le nom du prochain secrétaire au Trésor.