Opep : une nouvelle réduction envisagée si le baril au dessous de 70 dollars

[09/11/2008 10:33:54] ALGER (AFP)

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érien de l’Energie et président de l’Opep, Chakib Khelil le 8 novembre 2008 à Oran (Photo : Fayez Nureldine)

Une nouvelle baisse de la production de l’Opep n’est pas écartée pour stabiliser les prix du baril, selon le ministre algérien de l’Energie et président de l’organisation, le Vénézuela ayant d’ores et déjà annoncé qu’il proposera une réduction lors de la réunion du cartel à Oran.

Le ministre algérien, Chakib Khelil, n’a pas écarté cette nouvelle baisse de l’offre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) si les prix du baril restent au dessous de 70 dollars d’ici la prochaine réunion du cartel à Oran (Algérie) le 17 décembre.

“Nous avons toujours dit que notre objectif c’est un baril entre 70 et 80 dollars. Si le baril n’atteint pas ce niveau il y aura probablement une autre réduction. Mais il faut un consensus entre douze membres (de l’Opep). Et chacun à des intérêts”, a dit M. Khelil au cours d’une conférence-débat à Alger au forum du quotidien gouvernemental El Moudjahid.

Mardi déjà, le ministre vénézuelien de l’Energie et du Pétrole Rafael Ramirez avait annoncé que son pays proposera de réduire d’un million de barils l’offre de brut du cartel à Oran.

“On peut toujours discuter d’une autre baisse mais est-ce qu’il y aura un consensus, je ne peux pas le dire maintenant”, a affirmé M. Khelil. “On doit attendre les informations que nous allons avoir d’ici un mois pour voir ce qui va arriver”, a-t-il dit.

Le cartel a déjà imposé une baisse de 1,5 million de barils/jour le 24 octobre à Vienne, appliquée depuis par plusieurs pays dont l’Algérie et les Emirats arabes Unis.

Pour M. Khelil, les pays industrialisés sont entrés “en phase de récession en raison de la crise financière qui les affaiblit et qui devrait se poursuivre en 2009”, entraînant “une forte contraction de la demande pétrolière” et l’Opep doit “ajuster sa production”.

M. Khelil a également déploré que les pays non-Opep n’aient pas contribué à la baisse de la production pour stabiliser les prix du pétrole.

“On peut pas leur imposer les décisions de l’Opep. On a demandé à la Russie de nous aider, elle a répondu qu’elle avait des priorités, la Norvège à refusé et le Mexique n’a pas répondu”, a précisé le ministre algérien.

Le 5 novembre, la Russie s’est dite prête à coopérer avec les autres pays producteurs pour soutenir les cours du brut, tout en entendant rester maîtresse de sa production.

“La Russie est actuellement le premier ou le deuxième pays producteur de pétrole et a le droit de déterminer sa propre position”, a ainsi déclaré Igor Setchine, interrogé sur la volonté de son pays de coordonner ou non son action avec celle de l’Opep.

Le cartel représentait en 2007 43% de la production mondiale de pétrole, et la Russie 12,6%.

M. Khelil a assuré que “la stratégie de l’Opep a toujours été d’appeler et d’oeuvrer pour un prix équitable du pétrole” pour les pays producteurs et les pays consommateurs.

Mais, “ne comptez pas sur nous pour vous renflouer parce que nous sommes pour la plupart des pays pauvres” et “nous ne pouvons pas sortir (les autres pays) de la crise”, avait prévenu le 28 octobre Abdallah el-Badri, secrétaire général de l’Opep au cours de la conférence “Oil and Money” organisée à Londres.

Le Premier ministre britannique Gordon Brown avait en effet suggéré que la Chine et les pays producteurs de pétrole du Golfe contribuent à augmenter les ressources financières du Fonds monétaire international (FMI) afin d’aider les pays en difficulté à sortir de la crise financière.

Vendredi, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en décembre a fini à 60,04 dollars, après après un bref passage sous la barre des 60 dollars dans les échanges électroniques.